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Dans BEL RTL Eco ce matin, Bruno Wattenbergh a expliqué la décision prise hier par Donald Trump de se retirer du traité transpacifique …
Au deuxième jour de son mandat, Donald Trump a signé le retrait des Etats-Unis de l’accord transpacifique. Il s'agit tout simplement du plus grand traité de libre-échange au monde, un accord qui concernait 40% de l’économie mondiale, qui recouvrait 12 pays, des petits comme le sultanat de Brunei, d’immenses nations comme l'Australie, des pays industriels et innovants, comme le Japon, le Canada ou Singapour, ou des pays émergents prometteurs comme le Chili, le Vietnam, ou encore la Nouvelle-Zélande. On peut d’ailleurs considérer ce traité transpacifique comme le grand-frère du controversé et encore en discussion traité transatlantique ... ou comme une préfiguration de l’évolution du commerce mondial dans les prochaines décennies. Un traité qui devait être mise en œuvre sous peu.
Quelles sont les motivations de Donald Trump ?
Son obsession voulant que le libre-échange ne profite pas aux Etats-Unis, qui serait le seul pays à faciliter l’accès à son marché domestique. Ce qui est faux bien sûr ... les Etats-Unis inondent le reste du monde de leurs produits technologiques et autres services à haute valeur ajoutée. Si on y vend beaucoup de voitures asiatiques ou allemandes, comme Trump le regrette acidement, c’est que ces voitures ne sont pas compétitives et que personne n’en veut à l’exportation.
On pourrait penser qu'il n'a pas tort de vouloir protéger son marché. Mais en réalité, c’est déjà le cas. L’Amérique n’a pas attendu Donald Trump pour être protectionniste. Selon le Global Trade Alert, Les Etats-Unis ont à leur actif pas moins de 1.280 mesures protectionnistes loin devant les autres grandes puissances comme la Chine (267), l'Inde (656), l'Argentine (447) et la Russie (666). La Belgique en ayant 262.
Que propose Donald Trump en échange ?
De négocier des traités bilatéraux avec chacun des membres de cet espace transpacifique, ce qui permettra aux Etats-Unis d’imposer les termes des échanges.
Les conséquences de ce retrait pourraient être un ralentissement encore plus important du commerce mondial et des échanges, ce qui serait très mauvais pour la croissance économique. Autre risque: la recomposition des chaînes de valeurs. Aujourd’hui, une chaîne de pays fabrique des composants intervenant dans la production de produits. Si l’un de ceux-ci modifie les règles du jeu, c’est toute la chaîne qu’il faut redessiner.
Enfin, il rouvre la guerre commerciale mondiale, ce que l’OMC tente depuis des années d’éviter. C’est donc aussi mauvais pour l’Europe et pour un petit pays comme la Belgique qui tire une partie de sa prospérité de ces échanges.
