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Philippe dévoile un grand plan d'investissement de 57 milliards d'euros

Transition écologique, formation professionnelle et numérique: le gouvernement a présenté lundi les grandes lignes du "plan d'investissement" promis par Emmanuel Macron, qui sera doté de 57 milliards d'euros pour financer d'ici 2022 les priorités de l'exécutif.

Elaboré par l'économiste Jean Pisani-Ferry, l'homme orchestre du programme présidentiel d'Emmanuel Macron, ce plan quinquennal doit permettre d'"amplifier l'effet (des) réformes économiques, fiscales, et sociales" du gouvernement, a souligné M. Philippe lors d'une présentation à la presse de ce rapport.

"Il s'agit de donner de la puissance et de la visibilité à nos grandes priorités d'investissement", a-t-il déclaré. La plupart des mesures qui seront couvertes par ce plan de 57 milliards d'euros ne sont pas nouvelles et ont été annoncées par le gouvernement ces dernières semaines.

Première priorité du gouvernement: la transition écologique, à laquelle 20 milliards d'euros seront dévolus. "C'est la continuité du plan climat qui a été présenté par le ministre d'Etat (Nicolas Hulot, ndlr) au début du mois de juillet dernier", a observé le Premier ministre.

Dans le détail, 7 milliards serviront à "développer les énergies renouvelables" et 9 milliards d'euros devront permettre d'"amplifier l'effort de rénovation thermique des bâtiments", notamment en divisant par deux le nombre de "passoires thermiques".

Autre priorité, 15 milliards d'euros seront destinés à "édifier une société de compétences", en formant et accompagnant vers l'emploi "un million de chômeurs faiblement qualifiés et un million de jeunes décrocheurs", a affirmé M. Philippe.

- "Tout démarre" dès 2018 -

Selon M. Pisani-Ferry, ce volet formation doit faire baisser le chômage structurel d'un point sur le quinquennat, "un objectif ambitieux". "On réinsère dans l'emploi 300.000 personnes", a-t-il détaillé, tout en disant "espérer plus".

Le plan prévoit aussi d'octroyer 13 milliards d'euros à "l'innovation et la compétitivité", dont 5 milliards à l'agriculture pour "accélérer l'adaptation des outils et le changement des pratiques", "mieux intégrer la réponse aux défis climatique", ou encore "renforcer la compétitivité des différentes filières".

Par ailleurs, 9 milliards d'euros iront à la transformation numérique de l'action publique, notamment "pour économiser dans le fonctionnement de la machine de l'Etat". Quelque 4,9 milliards seront mobilisés dans le secteur de la santé, notamment pour "accélérer la numérisation du système de santé et de cohésion sociale".

Grande inconnue jusque là, le financement de ce plan a été précisé par le chef du gouvernement: il le sera grâce à "la mobilisation des budgets des ministères qui vont accorder plus de priorités à ces dépenses d'investissement, grâce au financement du troisième programme pour les investissements d'avenir (PIA3) et grâce à la mobilisation exceptionnelle de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) et de la Banque européenne d'investissement (BEI)".

Plus précisément, 12 milliards d'euros seront constitués de crédits déjà existants, qui seront activés ou réorientés, tandis que 45 milliards d'euros représenteront de nouveaux financements.

Sur ces 45 milliards d'euros, 24 milliards pèseront sur le budget de l'Etat, tandis que 11 milliards seront puisés de la CDC et de la BEI, ce qui n'aura "pas d'effet sur le déficit public".

Dans un communiqué, le président de la banque européenne Werner Hoyer a confirmé sa "volonté de continuer à soutenir la politique d'investissement orientée vers les priorités d'avenir pour la France".

Enfin, ce plan inclut le PIA 3, "dont les priorités étaient définies mais qui n'avait pas été doté en crédits, pour un total de 10 milliards d'euros", selon le rapport.

"Les premières actions seront financées dès le budget 2018", a indiqué M. Philippe. Selon l'entourage du Premier ministre, 7 à 8 milliards d'investissement sont prévus pour l'an prochain, dont environ "cinq milliards en crédits budgétaires" inscrits en loi de finances.

La répartition par ministère n'a pas été précisée.

M. Philippe a souligné que la mise en oeuvre de ce plan serait "suivie dans la durée avec pragmatisme", avec la possibilité de "réorienter les dispositifs qui ne marcheraient pas ou qui ne donneraient pas tous les résultats" espérés "vers les investissements et vers les programmes qui fonctionnent mieux".

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