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Edouard Philippe: une nouvelle baisse des cotisations devra attendre

Edouard Philippe s'est dit ouvert lundi à une possible nouvelle baisse des cotisations sociales sur le travail, suggérée par son ministre Bruno Le Maire, mais un tel allègement ne pourra intervenir que lorsque la France aura "rétabli" ses finances publiques, a-t-il prévenu.

"Nous sommes prêts à poursuivre la baisse des charges, y compris pour les salariés au-dessus de 2,5 SMIC, comme le ministre de l'Economie et des Finances l'a évoqué, mais seulement, seulement, lorsque nous aurons rétabli la situation des comptes publics", a déclaré le Premier ministre lors d'un discours sur la stratégie industrielle du gouvernement à Bobigny (Seine-Saint-Denis).

"Il y a une impatience sur ce sujet, je la comprends et à bien des égards je la partage", a poursuivi M. Philippe.

"Mais si nous devons rétablir la compétitivité française, engager un processus de transformation, il faut le faire avec un souci constant de préserver l'équilibre de nos finances publiques et de les ramener à un niveau supportable de tension", a-t-il plaidé.

"Nous avancerons, nous réfléchirons sur ce sujet, mais je veux le dire, nous réfléchirons au rythme qui convient pour respecter l'équilibre des finances publiques", a-t-il insisté.

L'exécutif Macron va pérenniser l'importante baisse du coût du travail décidée en 2014 par François Hollande sous la forme du Crédit d'impôt pour la croissance et l'emploi (CICE), en transformant en 2019 ce crédit d'impôt en baisse directe des cotisations, à hauteur de 6% de la masse salariale (contre 7% pour le CICE).

Mais cette baisse des cotisations s'arrête à 2,5 fois le SMIC, poussant certains, à droite notamment, à demander un élargissement aux salaires autour de 3 ou 3,5 SMIC.

Dimanche, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a dit vouloir "réfléchir à un allégement de charges au-dessus de 2,5 SMIC". "Je pense que ça vaut le coup d'étudier cette question", a-t-il insisté lundi à l'occasion d'une table ronde avant le discours de M. Philippe.

Mais cette mesure coûterait des milliards d'euros, expliquant la prudence affichée par le Premier ministre lundi.

Le gouvernement prévoit un déficit public à 2,8% du PIB l'an prochain. Le déficit devrait toutefois remonter à 3% du PIB en 2019, en raison d'un double effet du CICE avec la baisse pérenne de cotisations.

Cette augmentation devrait être temporaire : d'après Bercy, le déficit refluera à 1,5% en 2020, puis 0,9% en 2021, l'objectif étant un quasi équilibre (0,2%) en 2022.

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