Accueil Actu

Elles s’appellent Google, Apple, et elles s’intéressent de près, de très près à la voiture

Place à l’économie et aux entreprises avec Bel RTL Eco de ce mercredi matin. Bruno Wattenbergh a parlé ‘voitures’ ce matin. Ila emmené les auditeurs de Bel RTL dans la Mecque de la voiture aux États-Unis.

Direction ce matin les États unis dans le temple sacré de la voiture. On aurait pensé Détroit, mais non, c’est une balade à Silicon Valley ?

Bruno Wattenbergh: Détroit a incarné l’histoire américaine de l’automobile, et bien le futur de cette industrie s’inscrit plus que probablement sur la côte ouest, près de San Francisco, à Silicon Valley, où les startups ont grandi. Elles s’appellent Google, Apple, et elles s’intéressent de près, de très près à la voiture.

Vous voulez dire qu’elles passent des accords avec des marques de voiture pour les équiper en matériel connecté ?

Bruno Wattenbergh: Oui, ça, c’est ce qui se passe aujourd’hui. Les nouveaux modèles utilisent Google ou Apple pour dialoguer avec votre smartphone et projeter des infos sur votre tableau de bord, mais ce n’est que la partie actuellement visible d’un immense iceberg qui va révolutionner l’industrie automobile. Parce que ces géants de l’internet ne parlent pas qu’avec les constructeurs, ils parlent surtout avec les fabricants de composants. Vous le savez, si TESLA, les voitures électriques, a pu fabriquer rapidement un véhicule fiable et performant, c’est parce que dans l’automobile, c’est le règne de la sous-traitance. Le nombre de composants sous-traités est très important, surtout dans tout ce qui est innovant. Raison pour laquelle, par exemple, pour sa voiture sans pilote, Google a signé trois gros contrats avec des poids-lourds automobiles, à savoir trois équipementiers, Bosch, Delphi et Continental, mais pas avec des constructeurs.

Oui, et qu’est-ce que cela peut vouloir dire ?

Bruno Wattenbergh :
Eh bien que dans le secteur de l’automobile, le pouvoir, et la plus grande partie de la valeur boursière, se trouvent encore toujours du côté des marques. Mais cela pourrait bien changer. Google teste une voiture sans chauffeur équipée de capteurs Bosch et chez Apple plusieurs centaines de personnes travaillent sur un projet dont le nom de code est Titan. Aujourd’hui, l’électronique embarquée est devenue aussi indispensable aux nouvelles générations d’automobiles que les composants lourds. Et la tradition des marques de voiture, qui est de contrôler, voire d’étrangler leurs fournisseurs, pourrait s’inverser. Si l’on s’inspire du modèle TESLA, Google ou Apple demain, pourrait facilement devenir un constructeur automobile ou, autre business modèle possible, pourrait simplement rester propriétaire de sa technologie et la vendre sous licence, comme un logiciel.

Mais pourtant une voiture, cela reste de la tôle, du matériel lourd ?

Bruno Wattenbergh: C’est vrai, mais la valeur en terme d’innovation, celle qui change nos usages a basculé du côté du logiciel. Le rôle des fournisseurs tels que Bosch et Continental en Allemagne, ou Denso au Japon, s’affirme depuis quelques années. Ils investissent lourdement en recherche et développement pour l’électronique et l’automatisation, et leurs marges deviennent plus élevées que celles des marques. Le coût des composants électroniques dans un véhicule courant est passé de 20 % en 2004 à 40 % cette année. Ce ne sont donc plus tellement l’assemblage, le design et le marketing qui mènent le marché de l’automobile, mais le logiciel, l’électronique et l’automatisation.


Bruno, pour conclure, le chiffre éco du jour concerne le prix des bureaux ?

Bruno Wattenbergh: 410€ c’est le prix du mètre carré de bureau à Bruxelles, dans le quartier européen, c’est-à-dire les bureaux les plus chers de Belgique. Mais ne nous plaignons pas puisqu’à Londres, le coût total d'occupation par mère carré atteint 2.344€.

À la une

Sélectionné pour vous