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La crise des liquidités en Grèce ne touchent pas les touristes présents sur place. Les autorités belges conseillent tout de même aux vacanciers qui se rendent dans le pays d'emporter de l'argent liquide car certains établissements refusent désormais les paiements par carte bancaire.
Les professionnels du tourisme grecs s'inquiètent de la mauvaise impression créée par la mise en place, lundi, d'un contrôle des capitaux dans le pays, mais martèlent que les visiteurs étrangers ne verront pas la différence. Pour préserver le pays d'un effondrement bancaire, le gouvernement grec a décidé lundi de verrouiller le secteur financier, imposant un plafond de 60 euros aux retraits bancaires. Mais seulement pour les Grecs. Toute personne possédant une carte sur un compte bancaire à l'étranger peut tirer autant d'argent qu'elle veut, dans la limite de son propre plafond bancaire.
Selon Thrasy Petropoulos, porte-parole de la Confédération grecque du Tourisme, "la situation économique et politique n'entraîne pas pour le moment d'annulations massives". Mais il convient que "les nouvelles réservations sont peu nombreuses".
Pas de pénurie de pétrole pour les bateaux
Constantinos Palaskonis, le secrétaire général du syndicat des professionnels du tourisme, observe qu'outre la faculté d'utiliser librement les distributeurs, les touristes bénéficient de "services qui fonctionnent normalement, tandis que les bus touristiques et les bateaux ne connaissent pas de pénurie de pétrole et ne la connaîtront pas!". En tout cas, aucune pénurie n'était signalée ce mardi.
Place Syntagma, à Athènes, Kandi, venue de Shanghai, admire les evzones, les gardes du parlement grec en costume traditionnel. Elle est étonnée : "Je m'attendais au pire. Les médias en Chine étaient alarmistes et nous avions peur de manquer d'argent mais nous n'avons eu absolument aucun problème". Kandi, qui profite d'une croisière d'une semaine avec sa famille, reconnaît avoir même "hésité à annuler son voyage". "Mais je le prépare depuis longtemps et je n'aurais raté le coucher de soleil à Santorin pour rien au monde".
"Les touristes n'ont pas à avoir peur"
Andreas travaille pour la compagnie "Sights of Athens", qui organise des tours en bus dans la capitale : "Les touristes nous posent beaucoup de questions. Nous essayons de leur faire comprendre qu'ils n'ont pas à avoir peur". Rassurer, c'est le mot d'ordre de tout le secteur, dans un pays où l'histoire, la mer et les îles attirent un public chaque année plus nombreux, d'autant que les destinations concurrentes ont pâti récemment d'actions terroristes.
Dans un pays qui a perdu un quart de son PIB en six ans, le nombre de touristes étrangers a grimpé de 23% en 2014, à 22 millions de personnes, après le chiffre déjà record de 18 millions en 2013. La chambre grecque des hôteliers soulignait lundi dans un communiqué: "Nous devons tout faire pour garantir l'image de notre pays à l'international".
Sur place, peu de touristes belges semblent être affectés par la situation. Henri Collard a néanmoins connu quelques problèmes." Il y a deux jours, on ne pouvait pas retirer du cash dans les distributeurs. Et lundi, les banques ont ouvert et il y avait des files devant tous les distributeurs. On cherchait un peu d’argent. Mais maintenant, c’est complètement régularisé", assure notre compatriote.
Les cartes de crédit pas acceptées partout
Sur les îles, les Belges contactés affirment ne pas ressentir les effets de la crise dans leur hôtel. Les habitués perçoivent tout de même quelques changements. C’est le cas de Sébastien Collet qui travaille chaque été en Crête."En ville, on nous demande de tout payer en cash, que ce soit les restaurants ou les magasins. Ils n’acceptent plus les cartes de crédit car ils ne savent pas s’ils vont retrouver leur argent", assure-t-il.
Mieux vaut donc vérifier avant le départ si l’hôtel et le loueur de voiture accepte les cartes bancaires. Pour le reste, le ministère belge des Affaires étrangères conseille aux vacanciers d’emporter suffisamment d’argent liquide.
