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Exploitation minière: le Vatican accuse les entrepreneurs de tolérer l'impunité

Le Vatican a demandé vendredi aux investisseurs, entrepreneurs, banques et politiques de prendre leurs responsabilités pour faire cesser l'impunité qui règne dans l'exploitation des ressources minières dans les pays pauvres, les accusant d'être coresponsables de crimes de grandes dimensions.

A l'occasion d'une journée de réflexion à Rome organisée par le Conseil pontifical "Justice et Paix", en présence d'une trentaine de représentants de communautés touchées en Afrique, Amérique Latine et Asie, son président, le cardinal ghanéen Peter Turkson, a dressé un réquisitoire très dur: "On ne peut laisser le cynisme, l'indifférence et l'impunité se poursuivre".

Il a également évoqué les menaces de mort contre les personnes engagées pour les droits des communautés: "Certaines personnes qui participent à la rencontre ont reçu des pressions et intimidations, par exemple après avoir demandé un passeport. Il y a eu des tentatives de les tuer. Au Conseil pontifical sont parvenus des témoignages de menaces, de violences, de meurtres, de représailles, de dédommagements qui n'arrivent jamais et de promesses jamais tenues", a-t-il dit.

"Les responsables sont les investisseurs, les entrepreneurs, les banques, les hommes politiques et les gouvernants des pays où se trouvent les gisements ou des pays où résident les quartiers généraux des multinationales minières", a-t-il ajouté.

Ce colloque est organisé entre deux réunions de réflexion du Conseil "Justice et paix" à la demande de certains responsables de sociétés minières: la première a eu lieu en septembre 2013 et la seconde aura lieu du 17 au 19 septembre 2015.

Le père combonien Dario Bossi a dénoncé "la criminalisation et la persécution des dirigeants engagées à défendre leurs terres et leurs droits".

Un orpailleur d'une communauté de l'est de RD Congo, a raconté comment, mis au chômage par une compagnie minière et sans aide pour ses enfants, il a participé à une manifestation et a été jeté dans un brasier de pneus enflammés par les forces de l'ordre. Il a montré son bras brûlé aux journalistes.

Ensuite, "à Kinshasa, alors que je devais venir à Rome, des gens me cherchaient. J'ai eu peur. Avec ma main, je ne peux reprendre mon métier. Je suis venu demander votre aide pour continuer à étudier", a-t-il dit.

Kumar Paikray, un militant du diocèse de Cuttack, en Inde a demandé que ces sociétés étrangères "se retirent" complètement des zones minières.

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