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Ford abaisse fortement ses prévisions de bénéfice pour le trimestre

Ford, le deuxième constructeur automobile américain, a fortement abaissé jeudi ses prévisions de bénéfice pour le trimestre en cours, citant la hausse des coûts, un plus faible niveau des ventes et la force du dollar.

Ford ne prévoit plus qu'un bénéfice par action ajusté compris entre 0,30 et 0,35 dollar par action alors que les attentes actuelles des analystes sont de 0,47 dollar. Ford cite notamment un recul des ventes aux Etats-Unis et en Chine. Le groupe a toutefois maintenu sa prévision pour l'ensemble de l'année, les attentes s'établissant à 1,64 dollar par action.

Ford avait dégagé l'an dernier un bénéfice net annuel de 4,6 milliards de dollars, en baisse de 37,7% sur un an, en raison d'une lourde charge de 3 milliards de dollars pour tenir compte d'une réévaluation des retraites de ses employés. Le bénéfice par action ajusté avait lui-même baissé de 8,8% à 1,76 dollar.

Si Ford prévoit une légère hausse de l'ensemble des ventes tous constructeurs confondus sur le marché mondial à 92,9 millions d'unités cette année (et 94,6 millions en 2018) contre 91,3 millions en 2016, il ne prévoit plus que 17,7 millions aux Etats-Unis (17,5 millions en 2018) pour 17,9 millions l'an dernier. En Chine, les ventes devraient également ralentir passant de 27,5 millions en 2016 à 27,2 millions cette année et 27,1 millions en 2018. Les ventes devraient toutefois progresser en Europe, passant de 20,1 millions en 2016, à 20,6 millions cette année et 20,9 millions l'an prochain.

A la suite de cette annonce, le titre Ford perdait 1,36% à 11,61 dollars vers 14h10 GMT à Wall Street.

Ford passe également en revue les risques et les avantages résultant des évolutions de la politique industrielle américaine. Il souligne qu'une taxe sur les importations, envisagée par la nouvelle administration Trump, serait un risque mais qui pèserait également sur ses concurrents alors qu'une diminution de l'impôt sur les sociétés serait un avantage.

Il souligne toutefois que 100% de ses pickups (camionnettes à plateau), marché sur lequel Ford est le leader aux Etats-Unis avec le modèle F-150, sont fabriquées aux Etats-Unis et que 80% des voitures le sont également (13% étant fabriquées au Mexique et 7% au Canada).

Ford avait notamment renoncé l'an dernier à la construction d'une nouvelle usine au Mexique peu après que le président républicain Donald Trump a menacé les entreprises américaines d'une taxe à l'importation de leurs produits fabriqués à l'étranger. Il vise notamment le Mexique lié aux Etats-Unis et au Canada par le traité de libre-échange Aléna que le nouveau président veut également renégocier.

Ford a également cité la hausse des taux d'intérêt amorcés par la banque centrale américaine qui va peser sur les ventes mais en revanche augmenter les revenus de sa filiale crédit. Le constructeur a précisé que l'essentiel de sa dette à long terme était à taux fixe.

Fords a rappelé que ses opérations en Europe avaient dégagé un bénéfice de 1,2 milliard de dollars l'an passé, la marge opérationnelle passant de -5,9% en 2012 à 4,2% en 2016. Son grand concurrent américain, General Motors, a lui décidé de se séparer de sa filiale européenne Opel/Vauxhall, vendue cette année au constructeur français PSA.

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