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G7: les habitants de Taormina espèrent des retombées pour leur ville

Depuis des mois ils attendaient l'événement, ils enduraient les désagréments liés aux préparatifs de ce rendez-vous planétaire: les habitants de Taormina, en Sicile, ont accueilli avec soulagement l'ouverture du G7, avec l'espoir de retombées positives pour leur ville.

"Vivement que cela se termine, on en peut plus, d'autant qu'avec des événements pareils il y a toujours des risques", confie à l'AFP Giovanna Corvaia, qui travaille à Taormina comme auxiliaire de vie.

"D'abord il y a eu les travaux, puis la mise en place des contrôles mais finalement on s'y fait", ajoute cette Sicilienne de 64 ans en montant à bord du bus qui s'apprête à gravir l'éperon rocheux sur lequel la ville est perchée.

Depuis des mois, le dispositif de sécurité prévu pour le G7 est monté en puissance pour atteindre son maximum pendant les deux jours que dure le sommet.

Il est organisé en cercles concentriques, la "zone rouge" où sont situés les hôtels et les lieux de réunion des chefs d'Etats correspondant au niveau de sécurité maximal.

Comme dans les aéroports, des portiques détecteurs de métaux ont été installés et il faut montrer patte blanche que vous soyez riverain ou journaliste pour accéder au site.

"On ne reconnaît pas la ville, les rues sont désertes et la plupart des commerces sont fermés", raconte Antonella Calopardo qui travaille dans l'un des hôtels choisis pour accueillir les délégations.

Certains parmi les 11.000 habitants que compte habituellement Taormina ont préféré quitter la ville pour quelques jours, "le temps que les choses se calment", explique un policier municipal.

- Badge autour du cou -

Les très rares journalistes, sur les 4.000 accrédités, autorisés à arpenter les rues de la ville constatent tous la même chose: en ville tout le monde porte un badge autour du cou, même les enfants. Selon la lettre du badge on a accès à telle ou telle zone. Mais hormis quelques vendeurs dans les magasins, très peu de résidents sont en vue.

Quelque 7.000 hommes - militaires, carabiniers, policiers - , des dizaines de véhicules blindés, des hélicoptères, des vedettes de la marine, sont mobilisés pour protéger la ville depuis la terre, le ciel ou la mer.

"C'est vrai que tout cela est un peu fastidieux mais Taormina est sous les yeux du monde pendant 48 heures, ça vaut bien quelques sacrifices", admet Luigi Scaffidi, 62 ans, qui tient un commerce en centre-ville.

"On espère que l'événement incitera les touristes à venir et que les retombées économiques compenseront les pertes enregistrées par certains d'entre nous", ajoute-t-il. La ville, qui vit essentiellement du tourisme, a été fermée à tous les visiteurs bien avant le début du sommet, au grand dam des commerçants.

Située au pied de la colline de Taormina, la commune de Giardini Naxos a moins souffert des mesures de sécurité, même si les patrouilles de militaires en armes rappellent la présence du G7.

Choisie pour accueillir samedi la principale manifestation anti-G7, elle sera placée sous haute surveillance et certains commerçants, redoutant d'éventuels débordements, ont préféré protéger leurs vitrines à l'aide de planches ou de cartons.

"On a peur que le cortège, qui est annoncé comme pacifique, soit infiltré par des casseurs alors on prend nos précautions", explique l'un d'eux.

Les organisateurs de ce défilé anti-mondialiste, autorisé par la préfecture, ont annoncé 3 à 4.000 personnes dans ce cortège.

Et à quelque 6 km du sommet, des centaines de journalistes racontaient vendredi l'événement, enfermé dans le sous-sol d'un grand hôtel, en regardant ... la télévision.

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