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Greenpeace devant l'EPR de Flamanville pour interpeler Hulot

Vingt-quatre militants de Greenpeace ont manifesté mercredi devant le chantier de l'EPR de Flamanville pour demander à Nicolas Hulot de ne pas autoriser le démarrage du réacteur nucléaire où des anomalies ont été détectées.

"EPR: le grand bluff", "Stop EPR", pouvait-on lire sur les banderoles brandies par les militants devant le chantier dont EDF est maître d’oeuvre.

"On est là pour interpeler le ministre. Il ne doit pas donner l'autorisation de démarrer l'EPR. L'EPR est dangereux", a déclaré Yannick Rousselet, le chargé des questions nucléaires de Greenpeace France.

L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a annoncé mercredi une conférence de presse à 16h00 à Paris au sujet de l'EPR dont la cuve, pièce majeur du réacteur, présente des anomalies.

Le gendarme du nucléaire y "présentera sa position et les orientations qu’elle envisage de retenir pour la cuve de l’EPR", selon un communiqué.

Cette conférence fait suite à la réunion d'un groupe d'experts lundi et mardi pour examiner des solutions proposées par EDF et Areva, concepteur de la cuve, aux anomalies annoncées par l'ASN en avril 2015.

"Mon intuition c'est qu'ils vont globalement valider la cuve mais exiger des contrôles en service" qui n'ont pas lieu sur les autres centrales, a estimé Yannick Rousselet, qui a participé comme observateur à la réunion d'experts.

Selon lui, ces contrôles, auraient lieu tous les "deux, trois ans pendant plusieurs semaines", et seraient donc coûteux pour EDF, puisque "un jour d'arrêt d'un réacteur coûte un million d'euros" à l'entreprise.

Pour M. Rousselet, ces contrôles sont techniquement possibles sur le fond de la cuve mais pas sur le couvercle. C'est pourquoi, EDF a commandé un nouveau couvercle au japonais JSW, seule entreprise au monde capable de le réaliser, selon le militant.

Mais "EDF a dit qu'ils ne pourraient changer le couvercle avant 2024", étant donné le carnet de commande chargé du Japonais, a poursuivi M. Rousselet.

Un couvercle coûte "plusieurs centaines de millions d'euros", précise M. Rousselet. Le coût de ce réacteur nouvelle génération, qui cumule problèmes techniques et retard, a déjà plus que triplé à 10,5 milliards d'euros.

Les conséquences sont "astronomiques" également pour les réacteurs EPR en construction à Taïshan, affirme le chargé des questions nucléaires de Greenpeace France.

Plusieurs représentants de l’autorité nucléaires chinoises et de l'exploitant des réacteurs de Taïshan ont assisté à la réunion de lundi et mardi, de même qu'un représentant de l'autorité de sûreté britannique, a-t-il précisé. Les Britanniques ont acheté deux EPR.

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