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Grippe aviaire: nouveaux blocages contre l'abattage, la justice saisie

Plusieurs dizaines de manifestants, agriculteurs, éleveurs, consommateurs, proches du syndicat basque ELB, se sont opposés à nouveau vendredi matin à l'abattage de canards dans trois exploitations des Pyrénées-Atlantiques dans le cadre de la lutte contre la grippe aviaire, a-t-on appris de sources concordantes.

En conséquence, le préfet des Pyrénées-Atlantiques, Eric Morvan, a annoncé qu'il allait déposer plainte: "Un arrêté ministériel a défini le périmètre au sein duquel nous devons procèder à un vide sanitaire. Les trois exploitations sont situées dans ce périmètre. Nous avons subi aujourd'hui comme vendredi dernier une opposition frontale de la part des manifestants. Je saisis le Procureur de la République pour entrave à une disposition réglementaire. Il lui appartient d'engager ou non des poursuites," a-t-il indiqué à l'AFP.

Des blocages similaires, dans les mêmes exploitations, dans les villages de Domezain, Barcus et Gabat, avaient eu lieu le 14 avril à l'appel de Euskal herriko Laborarien Batasuna (ELB)-Confédération paysanne. Des centaines de canards, poulets et pigeons sont élevés dans les trois fermes.

Vendredi matin, les services vétérinaires, escortés par les forces de l'ordre, se sont présentés pour procéder à l'abattage dans les trois exploitations. Ils ont été accueillis par des dizaines de manifestants soutenus par des élus barrant les chemins d'accès à l'aide de tracteurs ou de remorques.

Quelques heurts ont eu lieu ensuite à Gabat avec les gendarmes, appuyés par des CRS qui ont fait usage de gaz lacrymogènes.

Les éleveurs soutiennent que leurs animaux, élevés dans un système autarcique (circuit fermé), sont "sains" et "que l'épidémie est sur sa fin".

Le président de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) des Pyrénées-Atlantiques, Bernard Layre, joint par l'AFP, a déploré ces blocages: "Tout le monde a validé ce vide sanitaire y compris la Confédération paysanne. ELB fait partie de la Confédération Paysanne et refuse de l'appliquer", a-t-il fustigé.

"Le vide sanitaire qui doit durer six semaines n'a toujours pas commencé. Tant qu'il ne sera pas appliqué, nous ne pourrons pas recommencer à produire. Nous sommes pris en otages, ELB a transformé ce combat sanitaire en combat politico-syndical," a-t-il estimé.

Pendant la semaine, de vaines discussions avaient eu lieu entre les représentants d'ELB et les services de la préfecture à Pau, ainsi que le ministère de l'Agriculture.

Pour mettre un terme à l'épidémie de grippe aviaire dans le Sud-Ouest, le gouvernement a imposé un vide sanitaire "obligatoire" dans les élevages de palmipèdes de 1.134 communes répartis sur cinq départements, du 17 au 28 mai. Depuis janvier, plus de 4 millions de volatiles ont été abattus, afin de ralentir la propagation du virus.

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