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JPMorgan Chase limite la casse grâce à des économies d'impôts

La banque JPMorgan Chase peut remercier les économies d'impôt et les réductions de coûts, qui lui ont permis de gonfler ses bénéfices trimestriels dans un environnement de taux d'intérêt bas et de mauvaise passe pour la spéculation.

Si la première banque américaine en termes d'actifs a dégagé un gros bénéfice net de 6,80 milliards de dollars, en hausse de 22,3% sur un an, c'est surtout grâce à un encaissement d'impôts différés liés à des audits remontant à la crise financière.

Le gain s'élève ainsi à 2,2 milliards de dollars et lui permet de contrer les dégâts qu'aurait pu causer une charge d'un milliard de dollars liée à la résolution de scandales dans lesquels l'établissement new-yorkais est mis en cause.

"Cet avantage fiscal est exceptionnel", a souligné la directrice financière Marianne Lake, au cours d'une conférence téléphonique avec des journalistes, ajoutant que ça ne se répéterait pas dans les prochains mois.

Le PDG Jamie Dimon, a, lui parlé d'un "trimestre convenable", au vu d'un "environnement économique mondial difficile", particulièrement pour une banque comme JPMorgan qui a des activités un peu partout dans le monde.

Première banque américaine à publier ses résultats, JPMorgan a confirmé les difficultés des grandes institutions financières américaines à augmenter leur chiffre d'affaires tant prêter de l'argent est peu intéressant au vu des taux d'intérêt qui sont quasi nuls aux Etats-Unis.

La banque centrale américaine (Fed) a décidé en septembre de ne pas relever son taux directeur, sur lequel sont adossés indirectement la plupart des prêts à la consommation, les prêts immobiliers et les prêts octroyés aux entreprises.

Les banques américaines espéraient un geste de la Fed pour améliorer leur marge d'intérêt nette (la différence entre ce que leur coûte l'argent qu'elles empruntent et le prix qu'elles en tirent lorsqu'elles le prêtent par la suite aux consommateurs et aux entreprises) et voir enfin les dépôts bancaires devenir plus attractifs.

Le chiffre d'affaires trimestriel de JPMorgan a baissé de 6,40% à 23,54 milliards de dollars.

A Wall Street, le titre reculait de 1,22% à 60,80 dollars vers 22H00 GMT dans les échanges électroniques suivant la clôture de la séance.

- Spéculation en retrait -

Si elle ne peut pas compter dans l'immédiat sur un changement de politique monétaire, JPMorgan a décidé de durcir sa cure d'austérité.

Ses coûts ont diminué de 3% sur un an à 15,4 milliards de dollars, du fait du dégraissage continu des activités de marché désormais strictement règlementées après des pratiques jugées illicites à l'origine de la crise financière.

La banque, qui emploie 235.678 personnes, a supprimé 1.781 emplois durant le trimestre, conséquence de la fermeture des agences et de l'accent mis sur les services financiers en ligne.

L'établissement aurait aussi décidé de demander, selon la presse américaine, à certains de ses employés de payer leur propre facture téléphonique professionnelle.

Vache à lait des banques pendant les années qui ont suivi la crise, la spéculation est devenue moribonde.

Les activités de marché ont vu leurs recettes diminuer de 16% à 5,4 milliards de dollars. Dans le détail, le courtage des Bons du Trésor, des devises, des matières premières et de la dette des entreprises (FICC) enregistre un recul de 11% de son chiffre d'affaires, alors que le courtage des actions (émission de titres) est en hausse de 9%.

Cette contre-performance suggère que les incertitudes entourant l'économie mondiale et la forte volatilité sur les marchés au cours de l'été ont incité les traders à plus de prudence.

Les volumes d'activités ont reculé par exemple de 5,85% en septembre sur les échanges de bons du Trésor, de 6,2% au sujet des obligations des entreprises, selon Securities Industry and Financial Markets Association.

"Il est difficile actuellement de gagner de l'argent dans le courtage", a reconnu Marianne Lake.

Seules bonnes notes: le conseil dans les fusions-acquisitions (+22%) et l'activité de prêts dont les revenus ont augmenté de 29%.

JPMorgan a par ailleurs confirmé les craintes sur une éventuelle cascade de défaillances des entreprises énergétiques, affaiblies par la chute des prix du pétrole.

La banque a augmenté à 310 millions de dollars ses réserves liées aux défauts potentiels de ses clients de ce secteur et a indiqué avoir une exposition "relativement modeste" au secteur minier, également en difficulté.

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