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Kering: Gucci poursuit sa chute mais les taux de change viennent doper le 1er trimestre

Les difficultés de la marque italienne Gucci ont une nouvelle fois pesé sur les performances de sa maison-mère Kering, qui voit cependant son premier trimestre dopé par les effets de change et se dit optimiste pour le second semestre.

Le groupe de luxe et d'habillement sportif, dirigé par François-Henri Pinault, a vu ses ventes progresser de 11,4% au cours des trois premiers mois de l'année, à 2,65 milliards d'euros, principalement grâce à l'impact positif de la baisse de l'euro.

Mais en données organiques, le chiffre d'affaires s'affiche en léger repli de 0,6%.

La performance trimestrielle de Kering est supérieure aux prévisions d'analystes compilées par Factset, qui tablaient sur des ventes à hauteur de 2,619 milliards d'euros.

"L'activité du groupe, en progression au premier trimestre, s'inscrit dans un environnement économique et monétaire complexe et reflète la transition en cours chez Gucci", a résumé M. Pinault, soulignant que la "priorité" était de "donner un nouvel élan" à la marque florentine.

Gucci a vu ses ventes reculer en 2014, pour la première fois depuis des années. Pour remuscler sa principale source de profits, Kering a nommé un nouveau PDG, Marco Bizzarri, ainsi qu'un nouveau directeur artistique, Alessandro Michele, arrivé en janvier.

"Les premiers effets du repositionnement" de Gucci devraient se faire sentir "dès la seconde moitié de l'année" 2015, a affirmé le directeur financier du groupe, Jean-Marc Duplaix.

En attendant, la marque a vu la chute de ses ventes s'accélérer au premier trimestre, avec un plongeon de 7,9% en données comparables - après une baisse de 0,5% au dernier trimestre 2014.

"Nous sommes pleinement confiants dans la réussite des plans d'actions engagés par les nouvelles équipes, tant sur le plan créatif qu'organisationnel", souligne François-Henri Pinault, qui promet pour l'ensemble du groupe "une amélioration progressive de [nos] performances tout au long de l'année 2015".

Au premier trimestre, Gucci, "dans son réseau de distribution en propre, a enregistré des performances solides en Europe de l'Ouest (+6 % en comparable) et stables aux Etats-Unis", selon le communiqué.

- Bottega Veneta ralentit -

Mais les performances "sont contrastées dans le reste du monde sous l'effet notamment d'une base de comparaison élevée au Japon et d'un environnement de marché globalement toujours difficile en Asie-Pacifique".

"Les chiffres au Japon pâtissent d'une base de comparaison élevée suite à l'anticipation d'une augmentation de la TVA au premier trimestre 2014, ce qui coûte au global près de 2% de croissance en données comparables pour nos activités Luxe", a indiqué M. Duplaix.

Plus globalement, le pôle Luxe - pilier du groupe, qui comprend Gucci - enregistre un chiffre d'affaires en hausse de 10,9% en données publiées, mais en baisse de 2,6% en données comparables.

La croissance de la marque Bottega Veneta a connu un nouveau ralentissement, notamment pénalisée par une baisse des flux touristiques à Hong Kong: ses ventes ont progressé de 3,1% (en données comparables), contre près de 7% au cours du dernier trimestre 2014.

Yves Saint Laurent a pour sa part réalisé un trimestre "excellent", progressant de 21,2% en données comparables.

De son côté, le pôle Sport et Lifestyle voit ses ventes trimestrielles progresser de 3,7% (+12,7% en données publiées), et Kering souligne notamment "le début d'année satisfaisant" du géant sportif allemand Puma.

Interrogé sur une éventuelle harmonisation de ses prix au niveau mondial pour répondre aux fluctuations des taux de change, le directeur financier a estimé qu'"une solution unique ne nous semble pas opportune et relève davantage de l'effet d'aubaine".

Le groupe rival Chanel a annoncé le 17 mars qu'il allait progressivement harmoniser ses prix au niveau mondial en raison de l'accentuation des écarts des prix de ses produits selon les pays. La maison a ainsi baissé certains prix en Chine, provoquant une frénésie d'achats dans ses boutiques.

"Il s'agit d'une question complexe à laquelle on ne peut répondre selon une approche court-termiste ou uniforme. Nous menons aujourd'hui une réflexion marque par marque, produit par produit, segment de prix par segment de prix afin de trouver la ou les solutions les plus pertinentes en fonction des spécificités de la marque en question, et des marchés sur lesquels elle est présente", a indiqué M. Duplaix.

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