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Environ 500 sociétés du monde entier victimes du scandale Kobe Steel

Un total d'environ 500 sociétés du monde entier sont concernées par l'affaire des données truquées de produits de Kobe Steel, a annoncé vendredi le sidérurgiste japonais dans la tourmente, sans les nommer précisément.

"Combiné avec le nombre de clients précédemment annoncé, le total va s'élever à environ 500 entreprises", a estimé Yoshihiko Katsukawa, un dirigeant exécutif de Kobe Steel, lors d'une conférence de presse.

Jusqu'à présent le troisième sidérurgiste du pays, avec un chiffre d'affaires de 1.700 milliards de yens (12,8 milliards d'euros au cours actuel) lors de son dernier exercice annuel, avait estimé que 200 clients environ étaient concernés par ces malversations.

"Nous avons communiqué avec nos clients et discuté des moyens de s'assurer de la sécurité" des produits touchés, a ajouté M. Katsukawa.

A ses côtés, le PDG de Kobe Steel, Hiroya Kawasaki, a rappelé que le groupe n'avait pas détecté de risques de sûreté jusqu'à présent. "Nous sommes déterminés à agir rapidement et de manière appropriée" si de tels cas venaient à se présenter, a-t-il assuré.

- La direction savait -

Kobe Steel a par ailleurs indiqué vendredi avoir identifié neuf produits supplémentaires dont les caractéristiques techniques ont été embellies, certains d'entre eux provenant d'usines du groupe en Thaïlande et en Malaisie, notamment des tubes en cuivre.

Certains de ces produits, dont les falsifications des données remontaient à plusieurs années, ont déjà fait l'objet d'indemnisations à l'amiable de clients, a précisé vendredi M. Kawasaki.

"Nous n'essayions pas de les dissimuler", a-t-il assuré, au sujet des falsifications.

"Compte tenu de leur impact financier et dans l'attente de savoir si elles constituaient des infractions à la loi, nous avions décidé de ne pas les rendre publiques à l'époque", a-t-il ajouté.

La direction de Kobe Steel était ainsi au courant depuis longtemps de mauvaises pratiques, sans les révéler au grand public.

Outre de nombreux sociétés japonaises, dont le géant automobile Toyota, des groupes étrangers seraient affectés par le scandale Kobe Steel, a affirmé vendredi le quotidien Nikkei, citant notamment l'avionneur européen Airbus et les constructeurs automobiles américains General Motors et Tesla, l'allemand Daimler, le sud-coréen Hyundai et les français Renault PSA et Valeo.

Interrogé par l'AFP, un porte-parole de PSA a toutefois assuré que le groupe n'avait "aucun courant d'affaires" avec Kobe Steel.

Valeo a pour sa part précisé qu'il n'était "pas un client direct" du sidérurgiste japonais, mais qu'il continuait d'interroger ses fournisseurs pour vérifier s'ils étaient concernés.

Egalement contacté, Daimler s'est contenté d'indiquer que Kobe Steel "(n'était) pas un fournisseur".

Par ailleurs, une source proche du dossier a affirmé à l'AFP que le groupe nippon "(n'était) pas un fournisseur direct" de General Electric.

L'électricien local Tepco a en revanche signalé avoir reçu des tuyaux fabriqués par Kobe Steel pour le réacteur 3 de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, mais ces éléments "n'ont pas été installés", ce qui ne pose donc "pas de problème de sécurité".

Le fabricant français d'équipements nucléaires Areva NP a de son côté assuré que "des investigations sont en cours afin d'identifier la potentielle fourniture de composants par ce sidérurgiste"

De même, General Motors a reconnu utiliser "de l'aluminium de Kobe Steel sur certains modèles" de véhicules et chercher à "évaluer l'impact potentiel".

- Des révélations au compte-goutte -

L'affaire Kobe Steel a éclaté au grand jour le week-end dernier, portant d'abord sur des données techniques truquées sur certains produits en aluminium et cuivre.

Puis chaque jour a apporté son lot de nouvelles révélations: Kobe Steel a successivement reconnu avoir aussi identifié des falsifications sur les caractéristiques de poudres de fer, de produits utilisés dans le façonnage de DVD puis de fils d'acier, généralement destinés à des pneus et des moteurs.

Ces informations au compte-goutte ont eu un impact dévastateur sur le titre du groupe à la Bourse de Tokyo, lequel a fondu de plus de 40% en une semaine, finissant vendredi sur un nouveau plongeon de près de 9% à 805 yens.

"L'action Kobe Steel touchera le fond quand sera clarifié l'impact financier pour le groupe" de ce scandale, a estimé Hideyuki Suzuki, analyste chez SBI Securities interrogé par l'AFP.

"S'il s'avère qu'il y a des problèmes de sécurité (avec les fils d'acier), cela pourrait faire trembler les fondations de Kobe Steel, a prévenu dans une note d'analyste Takayuki Atake de SMBC Nikko Securities.

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