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L'assurance-vie a tiré le secteur français de l'assurance en 2014

En 2014, le secteur français de l'assurance a bénéficié de la bonne performance de l'assurance-vie, la branche dommages ayant pâti de l'augmentation du nombre d'accidents corporels sur la route et du coût des intempéries.

Le chiffre d'affaires du secteur a crû de 6% à 199 milliards d'euros l'année dernière, l'assurance de personnes (vie et santé) ayant vu ses cotisations grimper de 7% quand l'assurance dommages n'a progressé que de 1,5%, selon les estimations jeudi de l'Association française de l'assurance (Gema et FFSA).

L'assurance-vie a enregistré une collecte nette de 21 milliards d'euros, un quasi-doublement par rapport à 2013 et sa meilleure année depuis 2010. Sur le seul mois de décembre, ce placement affiche une collecte nette de 700 millions d'euros.

"Ce sont des résultats honorables" dans une "année charnière", ponctuée de changements réglementaires dans un contexte économique particulier: taux bas, quasi-déflation, chômage en hausse... a commenté Bernard Spitz, président de la FFSA, lors d'une conférence de presse.

Malgré une baisse de 0,3 point par rapport à l'an dernier, le rendement moyen de l'assurance-vie en euros s'est établi à 2,5% en 2014, soit le deuxième meilleur rendement des produits financiers, derrière l'assurance-vie en unités de compte (contrat plus risqué qui s'appuie notamment sur des actions), qui a rapporté 4,7% en moyenne.

"L'assurance-vie est non seulement le placement préféré des Français, mais aussi le plus rentable", a estimé M. Spitz.

Parmi les autres produits de placement populaires, le Livret A a accusé l'an dernier une décollecte de 6 milliards d'euros et le PEL (plan épargne logement) a collecté 12 milliards.

- Coût des intempéries : 2,2 milliards d'euros -

Les encours sur les contrats d'assurance-vie ont progressé de 4%, à 1.515 milliards d'euros. 17% de cette somme est placée sur des contrats en unités de compte, une part que les assureurs cherchent à faire croître.

En matière de dommages, les assureurs ont indemnisés 14 millions de sinistres l'année dernière, soit 38.000 sinistres par jour.

Par branches, les cotisations ont progressé dans tous les secteurs sauf dans l'assurance construction (-5%).

Sur la route, si le nombre d'accidents est resté stable, avec près de 25.000 sinistres indemnisés par jour, l'indemnité moyenne versée l'année dernière aux assurés est passée à 1.580 euros, contre 1.450 euros en 2013.

En cause, le nombre d'accidents corporels qui a augmenté pour la première fois depuis 15 ans, avec plus de tués (+3,7%), de blessés (+2,5%) et de blessés hospitalisés (+2,9%).

Les indemnités versées par les assureurs-auto l'an dernier ont ainsi augmenté de 8%, à 14,2 milliards d'euros sur l'ensemble de l'année.

"Il y a un effet lié au climat, quand l'hiver est doux, il y a plus de circulation et notamment plus de deux-roues motorisés. Or les deux-roues concentrent plus d'accidents corporels: ils représentent 10% du parc et 25% des tués", a expliqué Bernard Spitz.

"Un deuxième élément d'explication, comme l'a expliqué [le ministre de l'Intérieur] Bernard Cazeneuve, c'est la difficulté de la cohabitation dans les grandes agglomérations entre les différents modes de mobilité: cyclistes, piétons, automobilistes", a-t-il poursuivi.

Côté habitation, les assureurs ont constaté une baisse du nombre de cambriolages l'an dernier, avec 354.000 cambriolages recensés contre 383.000 en 2013.

Ce recul a contribué à faire baisser les indemnités moyennes versées en assurance habitation, passées à 1.356 euros en 2014 contre 1.436 euros en 2013.

Les intempéries ont en revanche entraîné une légère hausse des sinistres sur l'année (3,84 millions contre 3,79 millions en 2013), due notamment à l'épisode de grêle de la Pentecôte.

"Cette année, l'indemnisation atteint 2,2 milliards d'euros, contre 1,5 milliard en 2013 et 800 millions l'année d'avant. On est dans un cycle marquant, avec des épisodes de grêle qui causent des dégâts massifs", indique Bernard Spitz.

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