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La politique américaine souffle le chaud et le froid à la Bourse de Paris

Votera, votera pas... L'issue du scrutin sur la loi de santé américaine "Obamacare" donnera le ton la semaine prochaine à la Bourse de Paris et chez ses voisines européennes, déjà agitées ces derniers jours par cette incertitude.

Les marchés européens ont en effet fermé leurs portes vendredi sans connaître le résultat du vote de la Chambre américaine des représentants pour abroger et remplacer cette réforme emblématique de l'ère Obama.

"Pour les marchés européens, le dénouement ne pourra être intégré que lundi prochain, or ce que décidera la Chambre sera un catalyseur important, c'est ce qui donnera le +la+", résume auprès de l'AFP Franklin Pichard, directeur général chez Kiplink.

"Un vote positif validerait le scénario élaboré par les marchés et consoliderait le mouvement de hausse" à l'oeuvre depuis plusieurs mois, à l'inverse en cas d'échec "les piliers du plan de réformes de l'administration Trump pourraient être remis en cause ce qui obligerait les investisseurs à revoir aussi leur copie et entraînerait sans doute une correction", poursuit M. Pichard.

En outre, même si le cap de la Chambre des représentants est franchi ce soir, l'exécutif américain devra encore affronter le Sénat.

Pourtant, nuance Régis Bégué, directeur de la gestion Actions de Lazard Frères Gestion, "concrètement, jusqu'à présent l'impact sur l'économie" de l'élection de Donald Trump "est pratiquement nul", et les réformes fiscales annoncées par exemple "ne sont pas intégrées dans les calculs de valorisation des entreprises".

- Brexit, étape symbolique -

Pour M. Pichard, "l'autre gros morceau de la semaine sera le lancement officiel du Brexit, même si ce rendez-vous est surtout symbolique".

L'impact du déclenchement par le Royaume-Uni de l'article 50 du Traité de Lisbonne, ouvrant les négociations de sortie de l'Union européenne, pourrait néanmoins se faire sentir à la Bourse de Londres en cas de turbulences de la livre britannique.

Tout regain d'incertitudes pourrait se traduire par une baisse de la devise britannique. Or, beaucoup de multinationales cotées à Londres, profitent d'une livre faible qui a l'avantage de mécaniquement gonfler la valeur de leurs résultats réalisés à l'étranger dans d'autres devises.

La semaine compte également quelques indicateurs, comme le baromètre Ifo du moral des entrepreneurs allemands ou des indices de confiance aux États-Unis et en zone euro.

"Mais même s'ils sont attendus, ces chiffres ne devraient pas réserver de surprises", anticipe M. Pichard.

Au cours de la semaine écoulée, les marchés ont également eu du mal à s'intéresser aux statistiques, la politique américaine ayant déjà monopolisé l'attention.

"Les séances ont été un peu agitées du fait des inquiétudes autour de l'aptitude de l'administration Trump à réformer", a observé Régis Bégué, mais "cela a aussi servi de prétexte aux marchés pour prendre des bénéfices, après de très beaux parcours boursiers" ces derniers mois.

- Banques bien approvisionnées -

"L'Eurostoxx a ainsi gagné plus de 27% depuis le Brexit. C'est assez considérable même si cela est justifié par de bons chiffres macroéconomiques et les dernières publications d'entreprises qui confirment la tendance à la révision à la hausse des bénéfices amorcée en septembre 2016", complète le spécialiste.

"L'autre élément crucial a été l'attentat de Londres", estime M. Pichard, "car cet événement dramatique intervient en plus à un moment où se pose la question de la capacité du Royaume-Uni à assurer" une sortie de l'UE dans de bonnes conditions.

"Il y a néanmoins eu des bonnes nouvelles", poursuit-il, surtout pour le secteur bancaire avec les résultats du dernier prêt géant de la Banque centrale européenne (TLTRO).

La BCE a ainsi accordé jeudi environ 233,5 milliards d'euros aux banques de la zone euro.

"A travers cette opération nous voyons que les banques sont en train de préparer le terreau pour accompagner les entreprises dans des entrées en Bourses ou des fusions acquisitions", complète M. Pichard, et cela apporte une confirmation supplémentaire que "l'environnement économique s'améliore".

  1. Cac 40 (Euronext)

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