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La Compagnie des Alpes mise sur le "nouveau contexte" pour débloquer l'entrée au capital de Fosun

La Compagnie des Alpes, leader mondial de l'exploitation des domaines skiables, mise sur le "nouveau contexte" politique pour débloquer l'arrivée à son capital de nouveaux partenaires dont le chinois Fosun, propriétaire en France du Club Med, indique à l'AFP son PDG Dominique Marcel.

Le groupe, à la tête de 11 domaines skiables (dont Tignes, Val d'Isère, les Arcs ou les Deux Alpes) est détenu à 40% par la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Il est en discussions avancées depuis plus de 18 mois pour s'ouvrir à de nouveaux actionnaires, dans le but de se développer à l'international.

"Notre opération d'ouverture du capital a pris du retard et il y a eu des blocages que je n'ai toujours pas compris. J'espère que le nouveau contexte nous aidera et facilitera notre évolution. Nous sommes prêts", résume Dominique Marcel.

Le gouvernement Macron devrait annoncer ces jours-ci le nom du nouveau patron de la Caisse des dépôts, après avoir poussé vers la sortie l'actuel directeur général Pierre-René Lemas.

Ce dernier, évoquant le dossier Fosun, a estimé qu'il avait été "normal de prendre du temps pour négocier un partenariat pertinent pour la Compagnie des Alpes", dans un entretien au Figaro vendredi.

Dominique Marcel et ses équipes sont "impatients, car nous avons le sentiment que nous perdons du temps", souligne le PDG du groupe dont plusieurs stations de ski sont présentes au Salon du Tourisme IFTM Top Resa qui s'ouvre mardi à Paris pour quatre jours.

"Il commence à y avoir urgence, car nos concurrents, eux, croissent, font de la croissance externe dans nos deux métiers (domaines skiables et parcs d'attraction, NLDR) et vont venir nous titiller. Si nous n'allons pas assez vite, nous serons dépassés par certains concurrents", souligne-t-il.

En Chine, la Compagnie des Alpes (CDA) opère déjà quatre contrats de conseil dans des stations chinoises, mais son ambition est de devenir "opérateur" à part entière, pour aussi capter des skieurs chinois par la suite.

"Le partenariat souhaité avec Fosun va nous aider à nous implanter en Chine mais aussi nous apporter son expérience, ses réseaux dans le tour-opérating, le digital (numérique) ou le +real-estate+ (l'immobilier)", indique Dominique Marcel.

- "on ne va pas délocaliser Val d'Isère à Pékin" -

Il précise que si le projet se concrétise, le conglomérat chinois entrera au capital à hauteur de "plus ou moins 10%", avec à ses côtés "un autre partenaire" sur lequel il ne donne pas de détails.

La CDC resterait "un actionnaire significatif et important, car elle représente l'ancrage local et la solidité. Mais on a aussi besoin d'actionnaires qui soient dans une dynamique plus entrepr eunariale et qui nous aident à accélérer notre développement", souligne M. Marcel.

L'idée qu'un groupe chinois entre au capital du groupe a suscité une levée de boucliers de la part de certains élus de montagne: Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, avait ainsi clamé en 2016 son refus de "laisser la CDA brader les stations de ski françaises", avant de finalement déclarer en février dernier qu'il n'avait aucune "opposition de principe" à l'entrée de Fosun si des "garanties" étaient posées sur l'investissement en France.

"On ne va pas délocaliser Val d'Isère à Pékin, il n'a jamais été question de passer le contrôle aux Chinois", tient à souligner Dominique Marcel.

Et de rappeler que "le premier investisseur dans les Alpes c'est Fosun, via le Club Med".

Sans compter que suite à sa prise de contrôle à 100% par Fosun en 2015, le Club Med a déjà pu ouvrir quatre sites en Chine, et en a quatre autres en construction.

"Nous sommes parfaitement armés pour aller à l'international. La croissance externe doit se faire à l'étranger, en Chine mais aussi en Europe, et jamais je ne tomberai dans cette tentation du repli sur soi", résume Dominique Marcel.

"Nous allons encore accélérer les investissements dans les deux prochaines années car nos résultats le prouvent, c'est rentable d'investir", indique-t-il.

La Compagnie des Alpes, qui détient également 13 destinations de loisirs (Parc Astérix, Grévin, Futuroscope), a réalisé un bénéfice net annuel de 33,4 millions d'euros sur 2015/2016.

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