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La croissance allemande est restée robuste au printemps

La croissance économique allemande a légèrement marqué le pas au deuxième trimestre, restant toutefois robuste grâce à l'essor de la demande intérieure, selon des chiffres provisoires publiés mardi par Destatis.

Sur la période d'avril à juin, le PIB (produit intérieur brut) de la première économie européenne a progressé de 0,6% par rapport au premier trimestre, d'après un chiffre corrigé des variations saisonnières publié par l'office fédéral des statistiques. Une performance légèrement en deçà des estimations des analystes interrogés par le fournisseur de services financiers Factset, qui misaient en moyenne sur une croissance de 0,7%.

Au premier trimestre, le PIB avait progressé de 0,7%, d'après un chiffre révisé en hausse par Destatis, qui avait initialement annoncé une croissance de 0,6%.

"Des impulsions positives par rapport au premier trimestre sont venues de l'intérieur: tant les ménages que l'Etat ont nettement augmenté leurs dépenses", a commenté dans un communiqué Destatis. Les investissements ont également crû, que ce soit dans les équipements ou les bâtiments.

"D'après des calculs provisoires, la croissance a en revanche été freinée par le commerce extérieur dans la mesure où les importations à prix constants ont augmenté de façon nettement plus forte par rapport au trimestre précédent que les exportations", relève l'office.

Destatis livrera le 25 août le détail des chiffres du PIB au deuxième trimestre.

Les experts ont salué unanimement la vigueur continue de l'économie allemande. "La croissance a certes un peu ralenti par surprise au printemps, mais le rythme reste élevé", a estimé Jörg Zeuner, chef économiste de la banque publique KFW.

"La reprise actuelle est déjà la deuxième plus longue de ces 50 dernières années", a relevé de son côté Andreas Rees, d'UniCredit, comparant les entreprises allemandes à des "coureurs de fond".

"Une fois de plus, la demande intérieure a joué le rôle de moteur" de la croissance, le chômage et l'inflation faibles ainsi que la hausse des salaires soutenant la consommation privée, a-t-il ajouté.

La propension des ménages allemands à consommer explique aussi en partie pourquoi les importations ont augmenté davantage que les exportations par rapport au premier trimestre.

Pour le reste de l'année, M. Rees voit des risques liés au renchérissement de l'euro et à la dépendance des constructeurs allemands vis-à-vis des voitures diesel, dont se détournent les consommateurs. Mais l'économiste se montre confiant et table sur une croissance de 1,8%, comme en 2016.

Le gouvernement allemand est resté jusqu'ici prudent, en misant sur une croissance de 1,5% pour 2017.

"Les indicateurs sont de bon augure pour le troisième trimestre", d'après Jack Allen, de Capital Economics. Le baromètre Ifo du moral des entrepreneurs allemands a ainsi atteint en juillet un niveau record.

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