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Des sites SNCF ouverts à des projets artistiques et culturels, avant d'être réhabilités

Des cathédrales ferroviaires désaffectées, viaducs, bagagerie, qui attendent d'être réhabilités, accueilleront pour quelques heures, jours ou mois des spectacles, expositions, et autres artistes en résidence, dans le cadre d'un appel à projets lancé par la SNCF.

La compagnie ferroviaire a sélectionné 16 bâtiments et jardins, inutilisés, et en attente d'être réhabilités. Ils seront mis à disposition de projets culturels et artistiques, de quelques heures à six mois.

"Je serais ravie qu'un de ces sites inspire un artiste en résidence, par exemple un plasticien, un sculpteur qui voudrait créer pour une oeuvre hors normes. Je verrais aussi une performance de plein-air, avec un côté très évènementiel et participatif. Ou des choses pour enfants, du théâtre ou un roman policier mis en scène", a confié à l'AFP Sophie Boissard, directrice générale de SNCF Immobilier, branche d'activité récemment créée.

Un appel à manifestation d'intérêt a été lancé mardi (), et les heureux élus seront annoncés début décembre.

"Nous sommes très flexibles. Nous avons constitué un comité de sélection de haut niveau, pour promouvoir des projets de qualité et inédits. Avec quatre critères: un projet de qualité, un projet susceptible d'intéresser un public large, un projet techniquement faisable, un projet financé", souligne Sophie Boissard.

Ce comité est composé de Dominique Alba, directrice générale de l'Atelier parisien d'urbanisme (APUR), Didier Deschamps, directeur du Théâtre national de Chaillot, Henri Jobbé-Duval, commissaire général de Révélations -salon des métiers d'art et de la création-, Hortense Archambault, directrice de la maison de la culture de Seine-Saint-Denis, et Olivier Poivre d'Arvor, directeur de France Culture.

Didier Deschamps y voit une opportunité, pour les artistes, "qui font part de leur désir, de leur envie, de leur rêve, (...) de se confronter à des espaces qui ne sont pas ceux du théâtre habituel". Mais aussi pour le public, qui pourra "être face à des choses tout à fait inhabituelles".

"Pour la création, il y a souvent des problèmes d'espace", ajoute Hortense Archambault.

- Dialogue avec les communes -

Une gare en Seine-Maritime, une bagagerie dans les Alpes-Maritimes, un centre de formation dans le Pas-de-Calais ou encore les cathédrales du rail en Seine-Saint-Denis: ce projet est dans le même esprit que celui de l'accord conclu avec la mairie de Paris pour ouvrir au public la Petite Ceinture -une voie ferroviaire aujourd'hui désaffectée.

L'échelle de temps pour les grands chantiers urbains, dans lesquels s'inscrit généralement la réhabilitation de tels sites, se compte en années, et "nous devons chercher des solutions pour la période +d'avant projet+, pour que les gens qui habitent à proximité ne soient pas condamnés à supporter un terrain vague", détaille encore Sophie Boissard.

"Chacune des communes concernées a été consultée", a-t-elle précisé mardi lors d'une conférence de presse, ajoutant que les projets seront ensuite partagés avec les mairies avant le choix.

"Tous ces lieux sont porteurs d'une réelle modernité. (...) Les mettre à la disposition des créateurs aujourd'hui, c'est leur redonner cette notion de modernité", a commenté Henri Jobbé-Duval, qui se souvient que la Foire internationale d'art contemporain (Fiac) de Paris "a démarré dans l'ancienne gare de la Bastille, qui était à l'époque désaffectée".

Pour Dominique Alba, "par le biais de l'intervention artistique", ce sont "de nouveaux liens entre la ville et ces espaces que l'on regarde avec gourmandise" qui pourront être créés, et cite l'exemple de la Petite Ceinture: "tout le monde hésite entre son caractère sauvage, de terrain d'aventure, et le fait que pour la rendre accessible il va falloir peut-être l'aseptiser".

Ces emprises foncières sont "devenues au fil du temps moins utiles pour les besoins du ferroviaire", et certaines "coûtent cher en gardiennage", a détaillé Sophie Boissard, citant de nouveau la Petite Ceinture, qui coûte 3 millions d'euros par an à la SNCF en "enlèvement des ordures, branches coupées et squats enlevés. C'est beaucoup d'argent pour un bénéfice collectif assez limité".

  1. www.sitesartistiques.sncf.com

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