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Les bénéfices de JPMorgan Chase et Citigroup rassurent Wall Street

Les banques américaines JPMorgan Chase et Citigroup ont enchanté vendredi les marchés, en annonçant des résultats trimestriels supérieurs aux attentes, en dépit de l'environnement actuel de taux d'intérêt bas et des incertitudes entourant le Brexit.

Très attendues par une communauté financière soucieuse d'évaluer l'impact sur les institutions financières de politiques monétaires ultra accommodantes et du ralentissement économique mondial, les deux établissements ont fait mentir les Cassandre.

JPMorgan est même allée jusqu'à faire augmenter son chiffre d'affaires, ressorti à 25,51 milliards de dollars, en hausse de 8,4% sur un an, pour un bénéfice net de 6,3 milliards, en recul lui de 7,6%.

S'il a reculé de 10,5% à 3,84 milliards de dollars, le profit net de Citigroup reste au-dessus des pronostics des marchés, de même que son chiffre d'affaires trimestriel de 17,76 milliards (-5% sur un an), contre 17,34 milliards espérés en moyenne par les experts.

A Wall Street, l'action JPMorgan prenait 0,84% à 68,31 dollars vers 14H05 GMT, et le titre Citigroup 2,18% à 49,53 dollars, les investisseurs saluant particulièrement les performances des opérations de banque détail et des activités de marchés.

Il faut dire que le contexte des taux d'intérêt quasi nuls en place en zone euro, au Japon et encore aux Etats-Unis grèvent lourdement les marges d'intermédiation des banques parce qu'elles ne peuvent pas répercuter les taux négatifs sur les dépôts des particuliers pour des raisons commerciales.

- La spéculation au plus haut -

Pour contrebalancer ces taux d'intérêt très faibles, JPMorgan et Citigroup se reposent sur l'augmentation des volumes de crédits et des dépôts.

Première banque américaine en termes d'actifs, JPMorgan a enregistré une hausse de 19% des crédits accordés aux ménages, une augmentation de 11% des dépôts et de 10% des cartes de crédit bancaire.

Cette performance, qui suggère que la croissance américaine et le moral des ménages restent au beau fixe, s'est traduite par une augmentation de 4,1% à 11,4 milliards de dollars des revenus de la banque de détail.

Chez Citigroup, les prêts ont augmenté de 2% et les dépôts de 4%, ce qui a permis à l'établissement de maintenir sa marge nette d'intérêt - l'une des deux grandes composantes des revenus, avec les commissions - à 2,86%.

Autre consolation: la faiblesse des taux aide les emprunteurs à honorer leurs échéances, d'où une baisse de 5% du coût du risque (provisions pour risque d'impayés) chez Citigroup par exemple.

Mais le taux de rentabilité sur leurs capitaux propres a fondu, passant en un an de 12% à 10% chez JPMorgan et de 8,9% à 7,8% chez Citigroup.

S'il est encore tôt pour mesurer les conséquences du Brexit sur l'activité des banques, la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne votée par référendum en juin a dopé l'activité sur les marchés à la grande joie des grandes banques.

Les activités spéculatives de courtage ont bondi de 21% chez JPMorgan à 6,52 milliards de dollars, tirées par le courtage des "revenus fixes" (bons du Trésor et autres obligations, matières premières, devises) dont les recettes ont flambé de 48%.

"Tous les pans du courtage fonctionnent à fond", a souligné Marianne Lake, la directrice financière de JPMorgan, au cours d'une conférence de presse téléphonique avec des journalistes. "Les investisseurs sont actifs, signe qu'ils sont en confiance", a-t-elle ajouté.

Un optimisme observé également par Citigroup, qui a enregistré un bond de 11% à 4,5 milliards de dollars des revenus du courtage, là également sous l’impulsion des "revenus fixes".

Forcées par les régulateurs à muscler leur coussin de sécurité pour ne pas être contraintes de recourir aux deniers publics en cas de crise, les deux banques ont poursuivi leur cure d'amaigrissement.

Les coûts ont baissé de 2% chez Citigroup et de 6% chez JPMorgan, ont-elles annoncé, expliquant par ailleurs qu'elles n'avaient pas décelé dans leurs agences des pratiques commerciales douteuses telles que celles ayant abouti à l'ouverture de deux millions de comptes factices chez leur concurrente Wells Fargo.

Cette affaire a relancé le débat sur l'intégrité de Wall Street aux Etats-Unis et conduit mercredi au départ immédiat du PDG de Wells Fargo, John Stumpf.

"Si une telle situation se présentait chez nous - ce qui n'est pas le cas actuellement - les sanctions seront immédiates", a assuré vendredi Marianne Lake de JPMorgan.

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