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Les capitaux étrangers créent moins d'emplois en France en 2016

Le nombre de projets d'investissements étrangers en France a augmenté en 2016, mais ils sont moins pourvoyeurs d'emplois que l'année précédente, selon un rapport de Business France publié mardi qui montre que l'Allemagne est devenu le premier investisseur dans l'Hexagone.

L'an dernier, 1.117 décisions d'investissements étrangers ont été recensées par l'agence publique chargée de promouvoir l'attractivité de la France auprès des investisseurs étrangers, contre 962 en 2015.

"C'est la meilleure année depuis 10 ans", a souligné Muriel Pénicaud, directrice générale de Business France, lors d'une conférence de presse.

Mais ces projets, qui se répartissent entre créations d'entreprises, extensions de site, ou reprises d'entreprises en difficultés, ont permis la création ou le maintien de 30.108 emplois, soit 11% de moins qu'en 2015. Mme Pénicaud a fait valoir que 2015 s'était caractérisée par de grosses reprises d'entreprises, telles que celle d'Arc International par le fonds américain BHP.

Business France ne recense pas en revanche le nombre de départs d'investisseurs étrangers.

Dans le détail, le nombre d'emplois créés par ces projets a augmenté de 13% tandis que celui des emplois maintenus a baissé de 54%.

Les entreprises étrangères ont investi en premier lieu dans les activités de production, qui ont concentré, en 2016, 25% des décisions et 37% des emplois crées ou maintenus.

Les installations de quartiers généraux Monde ou Europe ont progressé, passant de 27 en 2015 à 36 en 2016. Parmi eux, le laboratoire américain Merck qui installe son QG hors Etats-Unis à Puteaux.

La recherche et développement représente pour sa part 10% des projets et 9% de l'emploi. Les Etats-Unis, l'Allemagne et l'Italie sont à l'origine de la moitié de ces projets.

- FedEx s'étend à Roissy -

L'un des plus gros investissements est celui de l'américain FedEx, qui a annoncé mettre 200 millions dans l'extension de sa plateforme de distribution à Roissy-Charles de Gaulle.

Le nombre de pays investissant en France a pour sa part reculé, passant de 53 à 51.

L'Europe représente 60% des décisions d'investissement et l'Allemagne devient le premier investisseur étranger en France, avec un nombre de projets en hausse de 35%, devant les Etats-Unis, qui restent toutefois les plus importants pourvoyeurs d'emplois.

Les "atouts de la France" mais aussi "les incertitudes dans le monde font que les investisseurs se disent qu'on peut avoir des plateformes extrêmement robustes en Europe" et "renforcent les investissements intra-européens", a expliqué Mme Pénicaud, soulignant que les investissements français en Allemagne étaient aussi dynamiques.

Par ailleurs, "les industriels allemands sont très attentifs aux aspects de productivité" et le coût de la main d'oeuvre dans l'industrie manufacturière est "très légèrement inférieur en France depuis le crédit d'impôt compétitivité emploi", a-t-elle observé.

Les projets italiens ont aussi bondi de 68%. Selon Mme Pénicaud, la reprise économique favorise les exportations, et la France est traditionnellement "la première marche" pour ce pays.

Interrogée sur un éventuel effet du Brexit en 2016, la responsable de Business France a souligné qu'une décision d'investissement se prenait "sur 18 mois en moyenne".

"Je pense que c'est surtout en 2017 et 2018" que cet effet se fera ressentir, a-t-elle déclaré.

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