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Les clients se penchent sur les difficultés de l'Airbus A400M

Les sept pays clients de l'avion de transport militaire européen A400M se réunissaient jeudi à Madrid avec son constructeur Airbus qui demande leur aide pour limiter ses pertes sur un programme en proie aux surcoûts et aux retards.

Invités par l'Espagne, l'Allemagne, la France, le Royaume Uni, la Belgique, la Turquie et le Luxembourg ont envoyé des émissaires pour se pencher sur les problèmes du programme militaire le plus ambitieux jamais lancé en Europe mais qui accumule les déboires.

La réunion qui devait commencer à midi (10H00 GMT) se tient au niveau des secrétaires d'Etat, a indiqué un porte-parole du ministère espagnol de la Défense. La France est représentée par la Délégué Général à l'Armement Laurent Collet-Billon.

Airbus, représenté à Madrid par le PDG de sa branche militaire, Airbus Defence and Space, Dirk Hoke, a demandé la coopération des clients "pour stopper l'hémorragie" qu'entraine pour lui les pénalités de retard prévues par le contrat, alors qu'il doit supporter seul le coût des rattrapages et remplacement des éléments défectueux dans les moteurs à turbopropulseur.

Une défaillance dans le déchargement d'un logiciel des moteurs a provoqué le crash d'un appareil en vol d'essai en mai 2015 à Séville, qui a coûté la vie à quatre des six membres d'équipage.

L'Allemagne avait accueilli sévèrement en février la demande du patron d'Airbus, l'Allemand Tom Enders. Le ministère de la Défense avait insisté pour que "le constructeur règle son problème" mais en ajoutant que des discussions étaient en cours.

La France, première à avoir réceptionné les A400M et qui les emploie en opérations, s'est montrée satisfaite qu'Airbus tienne ses engagements de livraison à son égard mais pas forcément plus flexible. "Je suis satisfait et exigeant" pour la suite, a déclaré ce mois-ci le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.

Le premier A400M a été livré en 2013, quatre ans après la date prévue. Et avec les dernières provisions annoncées en février par le groupe aéronautique, le montant total du programme dépasse 30 milliards d'euros, contre un peu plus de 20 prévus a l'origine.

L'appareil a été conçu comme un couteau suisse pour répondre aux exigences divergentes de ses clients et la construction du moteur, confiée à un consortium de quatre entreprises dont c'était la première coopération, a accumulé les problèmes.

Équipé de quatre turbopropulseurs, l'A400M peut transporter jusqu'à 37 tonnes sur 3.300 kilomètres, se poser sur des terrains non préparés comme le sable, avec à son bord des blindés ou des hélicoptères, larguer des parachutistes ou ravitailler des hélicoptères en vol.

Mais le constructeur devra en vendre au moins 300 exemplaires pour qu'il commence à être rentable.

Airbus se veut cependant confiant dans les perspectives de cet appareil sur le marché international et a annoncé mercredi la signature par l'Indonésie d'une lettre d'intention d'achat, sans préciser le nombre d'appareils.

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