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Routiers en grève: pas de négociation, ni de pénurie de carburants

Le patronat du transport routier a écarté lundi toute négociation avec la CGT, qui poursuivait ses barrages filtrants aux abords de dépôts de carburants principalement en Ile-de-France, sans que cela n'entraîne de "pénurie" selon les autorités.

Le mouvement lancé vendredi devrait être reconduit mardi.

"A ce jour on n'a pas de contact avec le patronat" qui préfère engager une "guerre de communication" plutôt qu'un dialogue, a déploré auprès de l'AFP Fabrice Michaud, secrétaire fédéral au sein de la CGT-Transports.

La fédération entend "négocier" l'insertion dans la convention collective du transport routier de "spécificités" propres aux matières dangereuses (carburant, gaz, produits chimiques...). Elle demande notamment une durée journalière de travail maximale de 10 heures, un suivi médical semestriel spécifique, un taux horaire minimal de 14 euros de l'heure et un treizième mois.

Dans la journée, les fédérations patronales FNTR et TLF ont tenu "à préciser que ces revendications sont portées par le seul syndicat CGT et qu'aucune négociation n'est envisageable avec un seul syndicat".

Les questions soulevées seront tout de même "abordées début juillet dans le chantier des classifications conventionnelles", ont-elles précisé dans un communiqué commun.

- 'Pas de pénurie' -

Les entreprises du secteur comme les autorités ont pris soin lundi de mettre en garde les automobilistes contre toute "surconsommation préventive", le mouvement social ayant, selon elles, un impact limité.

"A ce jour, il n'y a pas de pénurie ni de risque de pénurie de carburant sur la région Ile-de-France", a assuré la préfecture de police dans un communiqué.

"Le réapprovisionnement des stations-service depuis les dépôts franciliens est assuré à hauteur de 75%", a ajouté cette source.

L'Union française de l'industrie pétrolière (Ufip) a évoqué de son côté une situation "quasiment normale" à l'échelle nationale, tout en reconnaissant "quelques situations ponctuelles de rupture sur un ou plusieurs produits" en région parisienne.

Sur les 350 stations Total en Ile-de-France, 21 étaient en rupture de stock (soit 6% du réseau francilien), 61 en rupture de gazole et 42 en rupture d'essence, avait indiqué l'entreprise à l'AFP dans la matinée.

Trois dépôts pétroliers sur neuf de la région parisienne ont été touchés par des barrages filtrants, entraînant notamment de légères perturbations au port de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) et devant la raffinerie de Grandpuits (Seine-et-Marne), selon des sources policières.

Une action similaire a également été organisée devant le dépôt de La Rochelle.

Interrogé à la sortie de sa rencontre à Matignon avec le Premier ministre Edouard Philippe et la ministre du Travail Muriel Pénicaud, le numéro un de la CGT, Philippe Martinez, a estimé que "la responsabilité" de la poursuite de la grève se situait "au niveau des employeurs".

"Nous avons rappelé qu'il y avait un conflit en ce moment dans les transports de produits dangereux et que, quand on parle de dialogue social, il serait bon de montrer l'exemple en exigeant du patronat des transports qu'il accepte de recevoir ceux qui se battent pour de meilleures conditions de travail, de meilleurs salaires", a-t-il déclaré.

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