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Main arrachée à NDDL: manifestation à Paris et Nantes pour l'interdiction des grenades

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté mercredi à Nantes et à Paris en soutien à l'étudiant qui a eu la main arrachée le 22 mai à Notre-Dame-des-Landes par l'explosion d'une grenade, et pour réclamer l'interdiction de ce type de munitions, ont constaté des journalistes de l'AFP.

A Nantes, le cortège s'est ébranlé derrière deux banderoles proclamant "Après le glyphosate, la GLI-F4" -du nom de la grenade qui a blessé le militant- et "Désarmons la police", encadré de très près par les forces de l'ordre. Les manifestants étaient environ 350.

Arrivés devant la préfecture, les manifestants, la plupart arborant un gant de couleur rouge, symbole de la main arrachée, ont été repoussés par les forces de l'ordre à coups de lance à eau et de grenades lacrymogènes.

Un manifestant a été blessé à l'oeil et évacué vers le CHU. Au moins trois personnes ont été interpellées alors que la manifestation semblait en voie de se disloquer.

Depuis le lancement de l'opération d'expulsions à Notre-Dame-des-Landes, le 9 avril, les zadistes ont dénombré dans les rangs des opposants "plus de 330 blessés dont environ 25" ont été hospitalisés, a indiqué un membre de "l'équipe medic de la ZAD".

"On demande le retrait des GLI-F4 (...), le retrait du dispositif policier encore sur la ZAD et que justice soit faite pour Maxime", a-t-elle ajouté cette même personne.

Après l'amputation de la main, une enquête pour blessures involontaires a été ouverte et confiée à la section de recherches d'Angers. L'inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) a été saisie.

Toujours hospitalisé à Nantes, l'étudiant va déposer plainte "mardi ou mercredi prochain" pour violences volontaires ayant entraîné une incapacité permanente, a indiqué à l'AFP son avocat, Hervé Gerbi. Une cagnotte en ligne et "apolitique" a par ailleurs été lancée par ses amis.

A Paris, près de 300 personnes ont manifesté dans le calme devant l'Hôtel de ville derrière une banderole "l'Etat tire dans le tas, désarmons-le !". "On demande qu'on arrête de nous balancer des grenades dangereuses, offensives comme celle qui a tué Rémi Fraisse (jeune militant écologiste mort en 2014 à Sivens, ndlr), mais aussi défensives comme la GLI-F4", a expliqué un orateur.

Parmi les manifestants à Paris se trouvait Paul (nom d’emprunt, ndlr) un ami d'enfance de Maxime. "Je ne savais pas que les forces de l'ordre en France utilisaient des grenades qui pouvaient tuer ou mutiler, je l'ai découvert avec la blessure de Maxime. Je ne suis pas militant à la base, mais je suis venu soutenir cette mobilisation", a-t-il expliqué à l'AFP.

"Le moral de Maxime est bon, mais son assurance a refusé de l'indemniser pour sa prothèse de main", a-t-il ajouté, en précisant que la collecte sur internet "a déjà récolté 10.000 euros sur les 100.000 nécessaires".

"C'est un incident qui malheureusement fait partie des choses qui peuvent arriver, on le regrette", avait déclaré vendredi dernier le général Richard Lizurey, patron de la gendarmerie nationale.

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