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Pau: des militants écologistes perturbent un congrès de l'industrie pétrolière

Plus d'une centaine de militants écologistes ont perturbé mardi un congrès organisé par l'industrie pétrolière et gazière à Pau, dénonçant une atteinte aux engagements pour le climat pris lors de la COP21 de Paris et se heurtant parfois aux forces de l'ordre, a constaté une correspondante de l'AFP.

A l'ouverture, trois militants ont réussi à tromper la vigilance du service de sécurité pour s'introduire parmi les participants du congrès MCE Deepwater (Marine, Construction and Engineering) consacré à l'exploitation du pétrole offshore et accueilli par Total jusqu'à jeudi au Palais Beaumont de Pau.

Ces trois personnes, vêtues comme des congressistes, sont parvenues jusque dans la salle du congrès où elles se sont enchaînées à une table centrale pour expliquer leurs positions, face à un parterre d'industriels impassibles. Les trois militants ont ensuite quitté les lieux dans le calme.

"Ce sommet a pour objectif de multiplier l'exploitation du pétrole et du gaz en mer, et plus particulièrement en eaux profondes", a déclaré à l'AFP Txetx Etcheverry, un des responsables du mouvement Alternatiba, l'une des organisations à l'origine du rassemblement.

"Total, Shell, Exxon, Repsol, BP, etc. planchent sur des stratégies permettant d'exploiter toutes les réserves fossiles de la planète, et donc mener le monde vers les 9° C de réchauffement climatique", a-t-il assuré, estimant que "les objectifs de limitation du réchauffement climatique à moins de +2°C, voire +1,5°C sont violés quatre mois à peine après la COP 21".

Un point de vue qu'Arnaud Breuillac, directeur général de l'exploration et de la production de Total, juge "non réaliste". "Il faut savoir que, même dans les scénarios les plus optimistes dans le renouvellement des énergies renouvelables, le pétrole et le gaz représenteront encore plus de 50% de l'énergie aux environs de 2025-2040", a-t-il déclaré à la presse.

Selon lui, "il faut donc qu'on continue à produire du pétrole et du gaz dans de bonnes conditions, respectueuses de l'environnement."

A l'extérieur du Palais Beaumont accueillant l'événement, plus d'une centaine de militants ont franchi dans la matinée les clôtures érigées autour des différentes entrées, se heurtant aux gendarmes mobiles déployés pour leur barrer l'accès, qui ont employé des gaz lacrymogènes pour repousser les manifestants.

Selon les organisateurs (Alternatiba, les Amis de la Terre, Attac, Bizi, etc.), environ 500 militants vont camper au village Emmaüs de Lescar, à la sortie de Pau, pendant toute la durée du congrès pour le perturber "par des rassemblements non-violents mais déterminés."

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