Accueil Actu

Pesticides chez Triskalia: les députés européens réclament une enquête

La commission des pétitions du Parlement européen va demander à la Commission européenne d'ouvrir une enquête sur l'utilisation des pesticides dans la coopérative bretonne Triskalia, dont plusieurs salariés ont été victimes de leur exposition à ces produits, ont annoncé mardi plusieurs associations de soutien.

Quatre ex-salariés du groupe agroalimentaire Triskalia et la veuve d'un autre salarié ont été entendus mardi à Bruxelles par la commission des pétitions pour examiner leur demande d'enquêter sur la responsabilité de l’État français dans le préjudice qu'ils ont subi.

Ils reprochent à la France d'avoir manqué à son obligation d'appliquer et de faire respecter plusieurs directives européennes relatives à l'usage des pesticides.

"Depuis 2009, certains d'entre nous se battent pour faire reconnaître par l'employeur et par la Mutualité sociale agricole (MSA) (...) la réalité de notre maladie qui a entraîné, selon les cas, une incapacité totale ou partielle de travail, voire des décès", écrivent les ex-salariés dans leur pétition.

"Il est aujourd'hui avéré que nous avons été exposés de manière répétée et durable à des produits chimiques dangereux, la plupart du temps sans information préalable par l'employeur, sans protection adéquate", ajoutent-ils.

"L'absence d'information (...) pose la question du contrôle par les autorités françaises compétentes des activités ayant trait à l'utilisation de pesticides (...) Dans ce cadre, il est probable que les faits vécus par nous engagent la responsabilité de l'État", poursuivent-ils.

Deux de ces ex-salariés avaient obtenu en 2014 la reconnaissance par le tribunal des affaires de sécurité sociale (TASS) de Saint-Brieuc de la "faute inexcusable" de leur employeur Nutréa, filiale de Triskalia.

Mardi, les députés européens ont décidé "à l'unanimité (...) d'adresser à la Commission européenne un courrier pour lui demander une enquête dès que possible sur l'utilisation des pesticides dans l'entreprise Triskalia, et plus largement dans les autres entreprises du secteur agroalimentaire de Bretagne", écrivent les associations de soutien dans leur communiqué.

Les députés ont également décidé de demander à la France de "rendre publics les résultats des analyses concernant le maïs contaminé à la phosphine stocké sur le port de Brest".

L'arrivée le 15 décembre à Brest d'une cargaison de 25.000 tonnes de maïs destinée à l'alimentation animale et traitée à la phosphine avait suscité l'inquiétude en raison des risques sanitaires encourus. Fin février, Triskalia avait indiqué qu'une analyse de la moitié de la cargaison s'était révélée "conforme à la réglementation".

À la une

Sélectionné pour vous