Accueil Actu

Piétonisation des voies sur berges : Anne Hidalgo "ne faiblira pas"

Anne Hidalgo a affirmé mercredi qu'elle ne "faiblirait pas" dans son projet controversé de piétoniser à l'automne les voies sur berges rive droite, dont elle lançait l'enquête d'utilité publique mercredi, le jour-même de la publication d'une étude d'impact.

Il s'agit de "faire de Paris une ville durable et respirable. Il est hors de question de faiblir, c'est une responsabilité que nous assumons en matière de santé publique", a indiqué la maire PS de Paris devant la presse.

Citant des villes comme Pékin ou Mexico qui agissent aussi pour lutter contre la circulation automobile, la maire a indiqué que Paris "ne serait pas à la traîne des grandes métropoles mondiales dans la lutte contre la pollution".

L'initiative, votée en Conseil de Paris en décembre 2015 et qui entrera en vigueur fin août après l'édition Paris Plages, consiste à rendre aux piétons les voies sur berges rive droite, sur 3,3 km, de l'entrée du tunnel des Tuileries jusqu'à la sortie du tunnel Henri IV, au cœur de la capitale.

Le groupe Les Républicains, en demandant un moratoire de façon à mieux étudier le projet, a dénoncé à de multiples reprises le risque de "thrombose" qu'il allait faire peser sur la circulation.

Pour répondre à ces objections, la maire s'est félicitée de la publication mercredi d'une étude d'impact "très sérieuse et qui apporte des éléments pour nourrir un débat, en dehors des fantasmes et des jeux politiciens".

L'étude de 382 pages, qui analyse tous les aspects du projet, affirme que cette piétonisation aura un impact "sensible" mais "temporaire", sur le report de circulation dans le centre de la capitale.

Ainsi, le trafic se reportera intramuros sur quelques points, avec des augmentations de 11 à 24% du trafic, beaucoup moins sur le périphérique (de +5 à +7%).

Dans Paris, outre le boulevard Saint-Germain pour le flux de circulation rive gauche, le trafic sera principalement reporté sur le quai haut parallèle à la voie fermée, par où passent aujourd'hui 2.700 voitures/heure aux heures de pointe.

"Mais on n'arrivera pas à saturation sur les quais hauts", affirme l'adjoint EELV aux Transports Christophe Najdovski.

Le temps de parcours par ce quai haut entre Concorde et Bastille subira une augmentation "significative" aux heures de pointe, en passant de 13 à 17 minutes le matin et de 17 à 23 minutes le soir. Un autre type de simulation parle de temps de parcours augmenté de "8 à 11 minutes".

"Nous aurons des répercussions à court terme qui seront localisées et temporaires", assure M. Najdovski, qui compte sur "la perte de l'attractivité" de l'itinéraire pour les voitures, comme cela s'était passé lors de la piétonisation des berges rive gauche en 2013.

L'étude indique en effet que le comportement des usagers se modifie, "ils changent d'itinéraire ou d'horaire", adoptent les transports en commun ou le vélo.

L'étude répond également à des inquiétudes soulevées à la région Ile-de-France, qui craignait des effets de report : les "impacts sur la circulation en dehors de Paris sont faibles, devant rassurer en cela les partenaires métropolitains", selon l'étude.

L'association "40 millions d'automobilistes" a réitéré son opposition à ce projet, dénonçant mercredi "une mesure catastrophique pour les riverains et les usagers des axes concernés".

"Nous regrettons qu'un projet alternatif n'ait pas été mis en oeuvre, qui aurait permis de concilier espace piétonnier et accès ouvert aux automobilistes", a déclaré Daniel Quéro, président de cette association, qui a lancé une pétition sur le site internet nonalafermeturedesvoiessurberges.com.

À la une

Sélectionné pour vous