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Projet de mine d'or en Guyane: un "mirage économique" selon le WWF

Le projet de créer une mine d'or à l'échelle industrielle en Guyane est un "mirage économique" et "un gouffre pour l'argent des contribuables", accuse lundi le WWF France, dans un rapport soulignant également un "impact désastreux sur l'environnement".

"Les défenseurs du projet minier Montagne d'Or mettent en avant ses avantages économiques pour faire oublier ses impacts écologiques", déclare dans un communiqué Pascal Canfin, le directeur général de WWF France.

Mais, selon lui, les conclusions du rapport sont "claires: le projet est à la fois un non-sens écologique et un non-sens économique". "C'est un mirage économique qui consommera des quantités astronomiques d’argent public, argent qui ne serait plus là pour financer de vrais projets créateurs d'emplois de long terme pour les Guyanais", ajoute-t-il.

Le WWF dit s'être basé sur deux documents pour analyser la portée économique du projet: l'évaluation économique préliminaire publiée en 2015 et l'étude de faisabilité bancaire publiée en avril 2017.

D'après l'analyse de l'ONG, le projet "engloutirait 420 millions d'euros publics", "soit un coût aberrant de 560.000 euros pour chaque emploi direct annoncé".

Le projet Montagne d'Or, prévu près de Saint-Laurent du Maroni, dans l'ouest guyanais, est porté par les sociétés russe Nordgold et canadienne Colombus Gold, qui ont annoncé la création de 750 emplois directs, dont 90% d'emplois locaux.

Par ailleurs, pour le WWF, "la variabilité du cours de l'or et la dépendance au taux de change euro-dollar créent une incertitude réelle sur la rentabilité de l'ensemble du projet" et sur les rentrées fiscales attendues.

L'ONG déplore aussi "un impact désastreux sur l'environnement" à prévoir, le futur opérateur de la mine planifiant d'utiliser "57.000 tonnes d'explosifs", "46.500 tonnes de cyanure" et "142 millions de tonnes de litres de fuel" durant "les 12 ans de durée de vie du projet".

Le projet fait actuellement l'objet d'une enquête publique. S'il recevait le feu vert de l'Etat français, une fosse équivalente à 32 stades de France serait creusée dans la forêt tropicale.

Les ONG mais aussi une partie des populations locales dénoncent l'impact écologique de ce projet, situé à proximité de deux réserves biologiques.

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