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Semaine de la haute couture: le Libanais Rabih Kayrouz a ouvert le bal

Le créateur libanais Rabih Kayrouz a ouvert dimanche soir avec un défilé intimiste et plein de douceur le bal de la Semaine de la haute couture, spécificité parisienne, qui voit se succéder une trentaine de défilés jusqu'à jeudi.

Cette semaine sera marquée lundi par la première collection de haute couture de Maria Grazia Chiuri, nouvelle directrice artistique de Dior. La maison fondée par Christian Dior, qui célèbre cette année ses 70 ans, organisera un bal masqué à l'occasion du défilé.

Parmi les autres grands noms, qui prendront le relais de la Fashion week homme, en présentant leurs collections du printemps-été prochain figurent Schiaparelli, Chanel, Margiela, Jean Paul Gaultier.

Ainsi qu'une série de maisons "invitées" même si elles ne répondent pas aux critères de l'appellation "haute couture", qui correspond à un travail sur mesure et à la main.

C'est le cas du label Vetements, qui dévoilera mardi sa collection de prêt-à-porter pour l'hiver prochain. Tout comme Maison Rabih Kayrouz, qui organisait dimanche soir son défilé dans son atelier.

Dans cet ancien théâtre où a été créé "En attendant Godot" de Samuel Beckett, loin du rythme frénétique de certains défilés, les mannequins se promènent avec grâce et lenteur entre les rangées d'invités, qui peuvent presque toucher les vêtements.

Le créateur est là, au milieu du public. Les lumières sont tamisées, la collection exhale une féminité joyeuse et sans apprêt.

Le vestiaire pour l'hiver prochain est composé de capes amples, de trenchs longs et courts, de robes longues et de pantalons courts, de tuniques, avec une touche orientale épurée. A l'exception d'épaisses rayures en noir et blanc ou or et blanc, les vêtements sont unis.

- "Pont entre deux cultures" -

Le styliste, dont la présentation de la dernière collection avait donné lieu à une chorégraphie de l'étoile de l'Opéra de Paris Marie-Agnès Gillot, s'est fait connaître par ses vêtements alliant rigueur et poésie.

Né au Liban, ce quadragénaire s'est formé à l'Ecole de la chambre syndicale de la couture parisienne, puis lors de stages chez Dior et Chanel. Il rentre ensuite dans son pays natal: "c'était l'après-guerre, le pays était en pleine reconstruction, je voulais faire partie de cette nouvelle génération".

A Beyrouth, de 1998 à 2008, il crée des pièces uniques pour la clientèle locale. Puis revient à Paris, où il ouvre sa maison et commence à présenter ses collections dans le programme officiel de défilés parisiens dès 2009.

Pour ses collections, il aime s'inspirer des uniformes: "il n'y a rien de plus noble qu'une personne dans son habit", dit-il à l'AFP.

"Quand vous voyez un boucher avec son tablier qui commence à travailler, il y a une beauté dans la forme et dans le geste. Vous le rencontrez sans son tablier, vous ne le regardez pas de la même façon. Idem pour un médecin avec sa blouse blanche".

"Il y a un côté très pratique et quelque chose de très protecteur: on est une autre personne quand on met un uniforme, et j'aime ce vêtement qui protège".

Rabih Kayrouz partage son temps entre Paris et Beyrouth et envisage sa mode comme "un pont entre ces deux cultures". "Je suis un amoureux du vêtement oriental, la façon dont il enveloppe le corps, les abayas, les caftans, les tuniques arabes. Ce qui est très beau, c'est qu'il repose sur les épaules", explique-t-il.

"Le vêtement occidental, parisien, est plus taillé sur un corps, pas seulement sur l'épaule. J'aime bien ce contraste entre les deux", dit-il.

"Le vêtement oriental est plus confortable, on va s'asseoir dedans, s'y lover. Un vêtement occidental est plus un vêtement de ville, plus rationnel, radical".

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