Accueil Actu

Tensions avec Vivendie: le patron de Telecom Italia sur le départ

Telecom Italia (Tim) s'apprête à changer de patron: après deux semaines de spéculations, l'opérateur réunira ses instances dirigeantes lundi pour examiner le départ de Flavio Cattaneo, dont les rapports se sont récemment tendus avec le principal actionnaire du groupe, Vivendi.

"Tim informe qu'une réunion du comité des nominations et rémunérations a été convoquée, puis une réunion du conseil d'administration avec l'ordre du jour suivant: examen d'une proposition de fin consensuelle de la relation entre la compagnie et M. Flavio Cattaneo", a indiqué l'opérateur dans un communiqué. "Il est prévu que les réunions se tiennent lundi prochain 24 juillet", a-t-il ajouté.

D'après le contrat qu'il a négocié, M. Cattaneo peut encaisser jusqu'à quelque 50 millions d'euros en cas de départ non volontaire, mais la presse a fait état de négociations pour réduire cette somme.

Si ce chiffre était versé, il s'agirait du parachute doré le plus important versé en Italie depuis 1998. Cesare Romiti avait alors touché 101 millions d'euros lors de son départ de Fiat.

L'hypothèse privilégiée est la mise en place d'un trio de dirigeants à sa place. Il s'agirait d'Amos Genish, responsable de la convergence chez Vivendi, de Giuseppe Recchi, l'actuel vice-président, et d'Arnaud de Puyfontaine, actuel président de l'opérateur.

Contacté par l'AFP, Vivendi s'est refusé à tout commentaire.

Depuis deux semaines, les spéculations sur un possible départ de M. Cattaneo, 54 ans, s'étaient multipliées en raison de tensions entre ce dernier et le groupe de médias français Vivendi, qui détient 23,9% de Telecom Italia.

Une source proche du dossier avait expliqué à l'AFP que le ton que M. Cattaneo avait récemment utilisé vis-à-vis du gouvernement italien avait déplu à Vivendi.

Fin juin, le ton était monté entre M. Cattaneo et Rome au sujet du déploiement de réseaux haut débit dans les zones blanches. Le patron de Telecom Italia avait accusé le gouvernement de faire des appels d'offres conçus "ad hoc", des propos vivement condamnés par Rome.

- Amélioration de la performance -

"La situation est très tendue", avait souligné la source, en ajoutant que les déclarations de M. Cattaneo le 11 juillet, lorsqu'il avait démenti toute tension avec Vivendi de même que son possible départ, n'avait également pas plu au groupe français.

"Je suis bien chez Tim et je n'ai aucune tension avec les actionnaires, le conseil d'administration ou le président" de Puyfontaine, qui est aussi président du directoire de Vivendi, avait affirmé M. Cattaneo.

Les rumeurs sur mon départ "sont toutes fausses", avait-il dit, soulignant: "j'ai un contrat qui se termine en mai 2020 et mon intention est de le respecter jusqu'au dernier jour".

Nommé en mars 2016 avec le soutien de Vivendi --qui avait poussé vers le départ son précédesseur Marco Patuano en raison de divergences stratégiques notamment sur la réduction des coûts-- M. Cattaneo a réalisé un travail de redressement des comptes de Telecom Italia, salué par les analystes. Mais le titre a perdu 18,6% depuis un an.

"Nous évaluerions comme un élément négatif le départ de Cattaneo parce que durant les quatre premiers trimestres sous sa gestion, Tim a clairement amélioré (sa) performance de tout point de vue; un divorce prématuré serait une indication qui minerait la confiance sur la pleine exécution du plan jusqu'à 2019", ont récemment jugé les analystes d'Equita Sim.

Vivendi a resserré au printemps son emprise sur l'opérateur, en prenant le contrôle des deux tiers des sièges du conseil d'administration et en nommant M. de Puyfontaine à sa présidence exécutive.

Ces tensions ont ouvert un deuxième front pour Vivendi en Italie, où il est déjà à couteaux tirés avec le groupe de télévision Mediaset, dont il est le deuxième actionnaire derrière la famille Berlusconi.

À la une

Sélectionné pour vous