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Uber fait appel de son interdiction à Londres

La compagnie américaine de voitures privées Uber a fait appel vendredi contre la décision de Londres de lui retirer sa licence, en insistant sur sa volonté de dialoguer avec les autorités.

"Nous avons déposé ce matin notre appel sur la décision concernant la licence à Londres" auprès d'un tribunal de Westminster, indique Uber dans un communiqué.

La première comparution devrait avoir lieu le 11 décembre prochain dans cette affaire.

La compagnie rappelle qu'elle peut continuer à exercer dans les rues de la capitale britannique tant que la procédure judiciaire est en cours.

"Bien que nous ayons déposé notre appel, ce qui permet aux Londoniens de continuer à utiliser notre application, nous espérons poursuivre les discussions constructives avec Transport for London", a indiqué un porte-parole d'Uber.

"Comme l'a dit notre nouveau directeur général, nous sommes déterminés à mettre les choses dans le bon sens", a-t-il complété.

Le 22 septembre, TfL avait décidé de ne pas renouveler la permission accordée à Uber de faire circuler ses voitures avec chauffeurs privés dans la ville. La décision a eu un retentissement considérable à Londres où Uber affirme compter près de 40.000 chauffeurs et 3,5 millions de clients.

La société américaine avait immédiatement annoncé son intention de faire appel, mais a attendu la date butoir pour le déposer formellement devant la justice britannique.

Uber avait fustigé dans un premier temps la décision londonienne avant que le patron Dara Khosrowshahi, arrivé depuis peu à la tête de la société, calme le jeu, présentant notamment ses excuses pour "les erreurs" de sa compagnie et soulignant sa volonté de "travailler avec Londres pour rectifier les choses".

- Laxisme -

Il s'est ensuite rendu à Londres début octobre et a tenu une réunion "constructive" avec le chef de l'autorité londonienne des transports, de l'avis des deux parties.

La veille de cette rencontre, la responsable d'Uber pour l'Europe du Nord, région qui chapeaute notamment le Royaume-Uni, avait annoncé son départ de la société, sans dire explicitement si cette décision était liée aux déboires londoniens.

Pour justifier sa décision, TfL avait mis en avant le laxisme d'Uber dans la dénonciation des crimes et des failles dans les contrôles des casiers judiciaires et des certificats médicaux de ses conducteurs. L'autorité avait également déploré l'utilisation d'un logiciel permettant aux chauffeurs d'éviter de se faire repérer dans les zones où ils n'ont pas le droit d'exercer.

Présente dans plus de 70 pays, l'entreprise a eu maille à partir avec de nombreuses autorités dans le monde, dont la France où elle a écopé de plusieurs amendes. Elle avait été brièvement bannie des rues de New Delhi après un viol commis par un chauffeur et a été dernièrement interdite en Hongrie et au Danemark en vertu de nouvelles lois.

La société, qui a perdu plus de 600 millions de dollars au deuxième trimestre, doit affronter de surcroît plusieurs enquêtes judiciaires sur des soupçons de corruption de responsables étrangers.

C'est dans ce contexte sulfureux que la compagnie vient de se doter d'un nouveau PDG, l'ex-patron d'Expedia Dara Khosrowshahi, après le départ de son ancien patron-fondateur Travis Kalanick, accusé d'avoir entretenu une culture d'entreprise sexiste et brutale.

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