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Un secteur engrange des milliards grâce aux piratages informatiques et à l'hyperconnectivité

Bruno Wattenbergh a abordé la cybersécurité dans sa chronique économique sur Bel RTL ce vendredi matin.


Deux attaques mondiales sur le web en quelques jours avec de gros préjudices: le marché de la cybersécurité doit s’envoler

Exactement, mais c’était déjà le cas. Depuis les bons vieux antivirus installés sur nos bons vieux PC par quelques éditeurs de logiciels, le monde s’est massivement informatisé. Avec comme conséquence que le nombre d’appareils à sécuriser a explosé. Depuis votre smartphone, à votre thermostat connecté ou encore à des appareils médicaux comme des pacemakers par exemple.

Résultat: depuis deux ou trois ans, et l’arrivée des objets connectés, le marché de la protection informatique est en pleine explosion. Et je ne parle pas uniquement d’antivirus, mais aussi d’audits de sécurité réalisés par des consultants, de cockpits de sécurité monitorant les systèmes informatiques et traquant les tentatives d’intrusion, de plan de récupération des données, etc. Si auparavant les entreprises se protégeaient, aujourd’hui elles anticipent et préparent même l’après-attaque, voire s’assurent pour ne pas assumer seules les préjudices liés à ces attaques.


Que représente aujourd’hui la taille de ce marché?

80 milliards de dollars l’année passée, une prévision de 120 milliards de dollars cette année, soit un marché multiplié par 35 en 13 ans. Dans les 5 prochaines années, les entreprises devraient dépenser plus de 1.000 milliards de dollars. Conséquence, les entreprises de cybersécurité ont vu leur cours de Bourse grimper et une startup américaine spécialisée, CrowdStrike, fondée en 2011, a bouclé une levée de fonds de 100 millions de dollars cette semaine.


Est-ce que les entreprises portent une part de responsabilité? Ont-elles été imprudentes?

Oui, car certaines n’ont pas installer les mises-à-jour de sécurité, n’ont pas migré vers des versions plus récentes et mieux protégées. Pour les autres, c’est un jeu permanent de chat et de souris et la sécurité à 100% n’existe pas. C’est juste une question de temps et de moyens pour les pirates. Comme pour un cambriolage, ce qu’il faut éviter c’est le vol facile et adapter la sécurité aux enjeux. Mais tout le monde s’accorde à dire que la fréquence et la gravité des attaques ne peuvent que croître. C’est d’autant plus inquiétant que 14% des institutions financières, dans une étude récente, indiquent que leur niveau de sécurité est compatible avec leurs besoins organisationnels.


Qu’est-ce qui va changer dans le comportement des entreprises?

Et bien auparavant, la sécurité informatique était le domaine exclusif du département IT. Aujourd’hui, cela devient la préoccupation de tous les managers dans l’entreprise et les discussions sur les politiques de cybersécurité se tiennent au plus haut niveau dans l’entreprise. Et n’oublions pas la responsabilité de chacun, car le maillon le plus faible est et reste l’être humain.

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