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Whirlpool Amiens fermera en juin 2018, 600 emplois menacés

L'usine Whirlpool d'Amiens (Somme), où les deux candidats à la présidentielle Marine Le Pen et Emmanuel Macron se sont rendus mercredi pour rencontrer les salariés en grève, fermera en juin 2018, dans un bassin d'emploi déjà durement touché.

Au total, quelque 290 salariés, auxquels s'ajoutent 250 intérimaires employés quasiment en permanence et une centaine de salariés du sous-traitant pour les plastiques, Prima, installé sur le site même de l'usine, risquent d'être licenciés par le géant américain du gros électroménager, numéro deux mondial du secteur.

Le 24 janvier, les syndicats avaient accueilli douloureusement l'annonce de la fin de la production de sèche-linges à Amiens au profit de Lodz en Pologne. Ce site est appelé à devenir "le point central" de la nouvelle plateforme de production de sèche-linges pour la région Europe, Afrique et Moyen-Orient du groupe américain. Objectif déclaré: bénéficier de "plus fortes économies d'échelle" et ainsi "sauvegarder sa compétitivité" dans un contexte "de plus en plus concurrentiel".

Une décision que redoutaient depuis plusieurs mois les salariés qui pointaient du doigt le rachat du fabricant italien d'électroménager Indesit en 2014: "Whirlpool s'est retrouvé avec tout en double - les commerciaux, les sites de production - et maintenant on paie les frais de cette fusion", soulignait Cécile Delpirou, élue CFE-CGC.

Le site a pourtant déjà fait l'objet de plusieurs plans sociaux ces dernières années: il employait encore 1.300 personnes en 2002.

Depuis l'annonce de la fermeture, les salariés ont manifesté à plusieurs reprises, à Amiens début et mi-février, invitant les clients de magasins d'électroménagers à boycotter la marque Whirpool, et devant le siège social à la Défense le 18 avril.

Ils accusent l'usine de délocaliser uniquement pour des profits: "Whirlpool, c'est 800 millions de dollars de bénéfice, 21 milliards de chiffre d'affaire (...) mais ils fabriquent des chômeurs en France", expliquait François Gorlia, membre de la CGT

En coulisses, le gouvernement déclare plancher sur le sujet: le 5 avril, le secrétaire d’État à l'Industrie, Christophe Sirugue, avait indiqué à l'AFP une "quinzaine de marques d'intérêt" pour la reprise du site, majoritairement des candidats français.

Si aucun repreneur n'était trouvé, il s'agirait d'une mauvaise nouvelle supplémentaire dans une région déjà marquée par la fermeture de Goodyear à Amiens Nord (1.143 salariés en 2014), Continental à Clairoix (683 salariés en 2010), mais aussi plus récemment de l'usine du fabricant de matelas Sapsa-bedding à Saleux (143 salariés en 2015). Dans le bassin d'emploi d'Amiens, le taux de chômage atteignait 11,9% au 3e trimestre (9,7 en métropole).

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