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"Ne plus voir la société s'enfoncer chaque jour un peu plus": première "Nuit debout" à Bruxelles

A la suite des Nuits debout tenues dans plusieurs villes françaises contre la loi sur la réforme du code du travail, environ 200 personnes se sont rassemblées mercredi soir dès 19h place des Barricades à Bruxelles.

Depuis le 1er avril, des Français campent place de la République, à Paris, pour (notamment) protester contre la réforme du droit du travail. Ce mouvement "Nuit debout" a connu un prolongement, à Bruxelles. L’appel a été relayé par les réseaux sociaux. Le but est de créer un "lieu d’échanges et de rencontres entre personnes qui ne supportent plus de voir notre société s’enfoncer chaque jour un peu plus".


Créer un autre monde, une meilleure démocratie, sur base de propositions positives

Environ 200 personnes se sont rassemblées mercredi soir dès 19h place des Barricades. Les personnes ont fait part de leur envie d'organiser le mouvement citoyen sur la durée et de faire valoir leur droit à occuper librement l'espace public. Des Français et des Espagnols étaient présents. Des prises de parole se sont succédées. Les signes de communication des Indignés espagnols ont été repris par la foule. Les personnes qui se sont exprimées ont fait part de leur envie de créer un autre monde, une meilleure démocratie, sur base de propositions positives.

L'idée de révolution a été évoquée mais dénigrée, considérant la violence qu'elle peut entraîner et le report du problème dans le temps. C'est le concept d'évolution qui a plutôt convaincu. Le sentiment de non représentation par les personnalités politiques au niveau national comme européen a été partagé. Le système monétaire, le capitalisme et la répartition des richesses actuelle ont été lourdement critiqués. Les gens se sont dits en colère et ont espéré que cette colère se transforme en des initiatives positives.


"Nuit Debout" fait des petits en Europe

En France, le mouvement"Nuit Debout" prend de l’ampleur. Si les mouvements en dehors de Paris ont débuté il y a près d'une semaine dans certaines villes, ils étaient jusqu'à présent timides. Désormais, c’est un véritable engouement qui se propage autour d’une seule revendication: le rejet de la loi Travail, accusée par ses opposants de faire le jeu des entreprises au détriment des conditions des salariés.

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300 personnes à Nantes

Quelque 300 jeunes, et moins jeunes, se sont ainsi rassemblés dans la soirée place du Bouffay à Nantes, en cercle, dans le calme. Des "ateliers" discutent du travail, des médias, de l'environnement...

"C'est intimidant et exaltant", lance un homme de 32 ans. "J'attendais un moment comme ça, comme aujourd'hui, depuis longtemps, montrer quelque chose de positif, pas juste être dans le refus de quelque chose."


200 personnes à Rennes

A Rennes, après une journée agitée, ce sont quelque 200 personnes qui se sont retrouvées, en rond sur l'immense esplanade Charles-de-Gaulle, assis sur le sol, avec couvertures, pique-nique, instruments de musique.


500 personnes à Toulouse

Près d'un demi-millier de manifestants se sont aussi réunis place du Capitole à Toulouse.


300 personnes à Lyon

A Lyon, une forte présence policière a empêché l'accès à la place Mazagran où avaient rendez-vous les manifestants. Ces derniers se sont rendus sous le pont de la Guillotière, où 300 personnes ont ensuite débattu en assemblée générale, avant d'y passer probablement la nuit à l'abri de la pluie.


"Nous ne sommes plus dans la simple revendication contre un projet de loi mais dans quelque chose de plus vaste", a commenté Alex, DJ et encadrant de la "Nuit debout" parisienne, qui voit en l'Espagne "un exemple assez parlant" de ce vers quoi tend ce mouvement.

"Là-bas, l'occupation de places a débouché sur une transformation de la vie sociale et politique. Qu'on soit ou non d'accord avec Podemos, l'Espagne n'est plus la même aujourd'hui qu'en 2011", a-t-il lancé.


Un soutien espagnol

"Nuit debout" a reçu mardi soir le soutien d'un député européen de Podemos, venu raconter l'expérience espagnole. "Il faut plus craindre l'ordre" imposé par les partis au pouvoir "que le chaos" de la mobilisation citoyenne, a dit Miguel Urban Crespo, dont le parti s'est créé après le mouvement du 15 mai 2011 en Espagne, quand des dizaines de milliers de personnes ont occupé places et rues dans le pays pour exiger un changement social.

"De la place Tahrir en Egypte à la plaza del Sol à Madrid puis ici, il y a une revendication très transversale qui est d’occuper un espace public pour faire de la politique. Il faut comprendre que si nous ne faisons pas de la politique nous-mêmes, (les politiques) la feront pour nous, contre nos intérêts", a affirmé l'eurodéputé à l'AFP.

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