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"Non" wallon au CETA: "Je n'ai jamais vu Charles Michel dans une situation aussi inconfortable"

Le dossier du CETA a été largement commenté au Sommet Européen à Bruxelles. La position wallonne a fait l'objet de nombreux commentaires et critiques. Pour rappel, l'Union Européenne a besoin du feu vert de ses 28 Etats membres pour valider l'accord. Sébastien Rosenfeld et Gilles Gengler font le point pour le RTLINFO 19H.

Etrange contraste: d’un côté la salle du Conseil presque vide, et de l’autre, une délégation belge qui déborde de journalistes, témoigne notre équipe sur place. Charles Michel fait la Une, à son corps défendant. Le premier ministre belge est le seul des 28 à ne pas pouvoir signer le CETA. Le gouvernement wallon lui lie les mains. "Il y a quand même un sentiment d’urgence, il y a un top qui a été programmé avec le Canada, il y a aussi une question de réputation pour l’Union européenne. Est-ce que l’Union européenne est en état de pouvoir s’engager dans des négociations qui prennent un certain nombre d’années, et puis dans la dernière ligne droite, de finaliser les processus de négociations", a déclaré Charles Michel.


Charles Michel isolé

Charles Michel se trouve isolé : les chefs d’Etat et de gouvernement semblent avoir obtenu toutes les garanties qu’ils souhaitaient du Canada, sauf lui. Même la Roumanie a obtenu des facilités de visa. François Hollande, le président français, se dit prêt à faire preuve de pédagogie: "Moi j’ai eu plusieurs fois Paul Magnette au téléphone depuis notre entretien, je l’ai eu aussi avant notre entretien au téléphone, et nous nous tenons informés, et moi je fais en sorte qu’il puisse avoir toutes les clarifications qui lui permettent de prendre une position".

"On ne parle pas ici d’un ultimatum, ça je suis tout à fait clair par rapport à cela. Chacun doit prendre ses responsabilités"
, a ajouté Charles Michel. La pression des autorités européennes sur la région wallonne n’a jamais été aussi forte. Convaincu du bien-fondé du CETA, Charles Michel explique qu’il en va de la capacité de l’Europe à gérer les défis futurs. Il fait même un parallèle avec le Brexit, ce que n’apprécie pas vraiment Theresa May. Ce soir, personne ne veut parler d’échec.


"Je n'ai jamais vu Charles Michel dans une situation aussi inconfortable"

L’obstination wallonne étonne encore ce soir les Etats-membres de l’Union européenne, témoigne notre journaliste spécialisé dans l'actualité européenne, Sébastien Rosenfeld: "Pour vous donner un ordre d’idée de l’ambiance qui régnait au conseil européen aujourd’hui, je n’ai jamais vu Charles Michel entrer dans une table de négociation auprès des chefs d’Etat et de gouvernement avec un regard aussi fermé, et être dans une situation aussi inconfortable. Mais face à lui, les 27 chefs d’Etat et de gouvernement ont été plutôt compréhensifs, personne n’a levé la voix, personne n’a mis en accusation la Belgique, bien au contraire, tout le monde a compris que lui était favorable à cet accord commercial entre le Canada et l’Union européenne, qu’il était bloqué, justement, par rapport aux institutions de ce pays, et notamment du gouvernement wallon. Effectivement, certains Etats aussi se disent que ce n’est peut-être pas plus mal qu’on se concentre sur ce "non" wallon, parce que certains pays comme la France, par exemple, disent qu’effectivement, si François Hollande faisait un référendum demain sur les accords commerciaux entre le Canada, les Etats-Unis et l’Union européenne, il serait peut-être dans une situation délicate. Tout le monde reste très prudent, et compréhensif vis-à-vis de la Belgique".

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