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"Seulement" 5.000 personnes pour demander au Royaume-Uni ou à l'Espagne de ne pas aider la France dans ses bombardements de l'EI en Syrie

Environ 5000 personnes ont protesté ce samedi à Londres contre le projet de frappes britanniques visant le groupe Etat islamique (EI) en Syrie, sur lequel le Parlement pourrait se prononcer dans les jours à venir. C'est peu en comparaison avec le million de Britanniques qui s'étaient déplacés pour protester contre la guerre en Irak aux côtés des USA en 2003. Ils étaient également environ 5000 à Madrid à manifester pour que leur gouvernement ne suive pas la France.

Le rassemblement à l'appel de "Stop the War" a plutôt fait un flop avec ces quelque 5000 personnes réunies devant Downing Street, selon la police et les organisateurs. En 2003, ils avaient été plus d'un million à manifester contre une intervention en Irak décidée par le Premier ministre travailliste de l'époque, Tony Blair...

"On avait un an à l'époque pour rassembler, là on n'avait que quatre jours", a plaidé Lindsay German, une des représentantes de "Stop the War". "Les bombes ne peuvent pas être la bonne réponse à la terrible tragédie de Paris. Nous disons aux députés, particulièrement à ceux du Labour, de ne pas refaire la même erreur que lors de l'intervention en Irak", a-t-elle ajouté.


François Hollande vient de demander l'appui du Royaume-Uni

La manifestation intervient au lendemain de l'appel lancé par le président français François Hollande aux députés britanniques pour qu'ils approuvent les frappes en Syrie, deux semaines après les attentats sanglants à Paris revendiqués par l'EI. Le Premier ministre britannique David Cameron, favorable à une extension des raids à la Syrie alors que le Royaume-Uni bombarde déjà les positions de l'EI en Irak, pourrait convoquer un vote dès la semaine prochaine.

"Je ne pense pas que ce soit le bon moyen de soutenir nos amis français. Nous devons apprendre les leçons du passé", a dit aux journalistes l'acteur Mark Rylance, l'une des personnalités, avec le cinéaste Ken Loach et le musicien Brian Eno, à écrire une lettre ouverte à David Cameron contre l'intervention.


Une décision qui dépasse le clivage gauche-droite habituel

La manifestation constituait un test pour le parti d'opposition travailliste qui est profondément divisé sur le choix de soutenir ou non les raids voulus par le Premier ministre conservateur David Cameron. Le nouveau leader du Labour, Jeremy Corbyn, ancien co-président de "Stop The War", s'oppose farouchement à ces frappes, mais plusieurs députés travaillistes ont déjà indiqué qu'ils voteraient pour un engagement en Syrie.


5000 personnes aussi à Madrid

"Non à la guerre", ont clamé les manifestants -5.000 selon une nouvelle estimation des organisateurs- réunis devant le musée Reina Sofia à Madrid à midi contre un engagement de l'Espagne dans le conflit syrien. L'appel à rassemblé une centaine de personnes dans d'autres villes, a fait savoir une porte-parole. Des manifestations sont encore prévues dans la soirée, notamment à Barcelone.

Les manifestants ont répondu à l'invitation d'une plateforme citoyenne, "pas en notre nom", lancée par des artistes, qui a recueilli en moins d'une semaine près de 34.000 signatures sur internet, dont celles des maires de Madrid et de Barcelone, contre le terrorisme et une solution armée après les attentats ayant fait 130 morts et plus de 350 blessés à Paris le 13 novembre.


L'Espagne ne se prononcera pas si près des élections

Mais le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy semble éviter toute initiative avant les élections législatives du 20 décembre. "Les décisions, comme dans n'importe quel aspect de la vie, il faut bien les penser", a dit samedi Mariano Rajoy. Le gouvernement "parle avec (ses) alliés, attend qu'un plan soit approuvé". En mars 2004 les conservateurs menés par Jose Maria Aznar, qui avait soutenu l'invasion américaine en Irak en 2003, perdaient les élections législatives, trois jours après des attentats à Madrid attribués aux islamistes (191 morts).

A moins d'un mois des législatives du 20 décembre Mariano Rajoy, dont le gouvernement assure ne pas avoir reçu de demande précise de la France, tente donc d'éviter le piège dans lequel a sombré son prédécesseur dans un pays historiquement pacifiste. Le chef de l'opposition socialiste Pedro Sanchez, estime de son côté que "déployer des troupes en Irak serait une erreur", tandis que le numéro un du parti de gauche Podemos, Pablo Iglesias, défend l'idée d'un référendum.

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