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60 ans après la signature du Traité de Rome, que nous a apporté l'Europe? Voici l'avis de notre expert en économie

Dans sa chronique économique ce matin sur Bel RTL, Bruno Wattenbergh est revenu sur les 60 ans du Traité de Rome: une bonne affaire rétrospectivement pour les citoyens du vieux continent ?

Lors de sa signature en 1957, le Traité de Rome instituait une Communauté Economique Européenne et promettait aux européens "une expansion continue et équilibrée, une stabilité accrue, une élévation accélérée du niveau de vie et des relations plus étroites entre les Etats qu'elle réunit". Pour ce faire, la CEE a lancé ses chantiers dans le charbon, l’acier, l’agriculture et le rattrapage économique des régions en retard. Des défis prioritaires dans un continent européen encore essentiellement rural. Les grandes étapes sont connues : un budget commun, un parlement pour s’attaquer aux barrières tarifaires et non tarifaires, une cour de justice, ensuite l’élargissement et enfin une monnaie unique, avec la banque centrale tout aussi unique qui l’accompagne.



60 ans après, peut-on dire que la mission est accomplie ?

Ne nous posons même pas la question: la croissance a été au rendez-vous, même si elle n’a pas été linéaire, et nous en avons tous profité. Je n’ose même pas imaginer ce que serait devenu notre pays et la majorité des autres états membres sans l’aventure européenne.

La prospérité s’est nourrie des économies d’échelles développées sur les élargissements successifs. Ceux-ci signifiant la disparition des droits de douane et de la grande majorité des barrières réglementaires inventées par les pays pour entraver la libre concurrence. Non seulement cela a développé le commerce et l’emploi en Europe, mais cela a aussi apporté des milliards d’investissements étrangers, principalement américains. Grace à ces investissements, notre productivité a augmenté, ce qui a permis d’assumer nos coûts salariaux particulièrement élevés en Belgique. Bref, oui, l’Europe a largement contribué à notre prospérité économique.


Pourtant, l’Europe a connu des crises

Comme la crise du système monétaire européen de 1992-1993 ou plus récemment la crise des dettes souveraines. C’est d’autant plus regrettable que la politique de convergence qui représente un tiers du budget européen, permettaient ces dernières années aux derniers états arrivés de rattraper la moyenne européenne. Malheureusement, cette dernière crise a relancé la fracture économique entre le nord et le sud.

Mais ce qu’il faut surtout retenir, accepter et proclamer c’est nos excellents résultats européens en matière de protection sociale, santé, éducation, sécurité, égalité des sexes ou protection de l’environnement. Nous pouvons donc nous féliciter de cette Europe, imparfaite et pas encore finie qui a coalisé beaucoup plus que des états, des hommes et des femmes, par des réalisations concrètes. Même si nous avons tendance à oublier ces acquis ...  

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