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A Berlin, le Premier ministre grec Tsipras va tenter de "calmer les Allemands": voici pourquoi la situation est tendue

Dans sa séquence BEL RTL Eco, Bruno Wattenbergh fait le point sur la Grèce. Le Premier ministre grec Aléxis Tsípras est en visite à Berlin ce lundi. "Il va tenter de calmer un peu les Allemands", dit le chroniqueur. En effet, ceux-ci ont exprimé leur manque d'empathie à l'égard des Grecs et de leur situation.

La grande majorité des Allemands n’a vraiment pas d’empathie pour la situation dans laquelle se trouvent nos amis grecs. Jugez plutôt : 82% des Allemands pensent que le gouvernement grec ne va pas réaliser les réformes promises ; 47% des Allemands sont convaincus qu’une sortie de la Grèce de la zone Euro n’affecterait pas vraiment leur pays, 11% pensent même que cela n’aurait aucun impact ; et, cerise amère sur le gâteau allemand, le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schäuble, aurait traité son homologue grec de naïf la semaine passée. Résultat, 80% des Allemands déclarent que la Grèce ne doit pas recevoir d’aide supplémentaire si elle ne met pas strictement en œuvre les efforts promis. Bref, c’est loin d’être l’histoire d’amour entre la Grèce et les teutons.

Aléxis Tsípras a montré qu'il "négociait au plus haut niveau"

Pourtant le gouvernement grec a formulé de nouvelles promesses la semaine passée. C’était à l’occasion du mini-sommet européen organisé jeudi passé, un sommet qui a permis d’entamer une "désescalade" et de "désamorcer les tensions", des termes qui font penser au conflit russo-ukrainien. Alors d’abord, le dialogue est restauré et surtout, les bases de la coopération ont enfin été clarifiées, et tout le monde a gagné quelque chose lors de ce sommet. Aléxis Tsípras d’abord, a montré à ses compatriotes qu’il négociait directement au plus haut niveau, et il a obtenu que l’on n’exige pas de son pays davantage d’austérité. Il est aussi reparti avec 2 milliards d’euros provenant de fonds structurels non utilisés au nom de la cohésion sociale, car, et c’est une partie de sa victoire, la situation de la Grèce a été qualifiée de "crise sanitaire".

L'Europe ne donne pas d'argent aux Grecs s'ils ne lancent pas les réformes prévues

Ce sommet a rassuré quelque peu les Allemands. Le dernier Eurogroupe qui pêchait par trop d’imprécisions, a été clarifié. L’Europe a ensuite rappelé aux Grecs qu’ils ne recevraient aucune aide financière sans avoir d’abord lancé les réformes convenues. Et comme on parle d’une enveloppe de 7,2 milliards d’euros, il y aura plus que probablement des tranches payées sur base d’une évaluation de l’état d’avancement des réformes.

La Grèce a quand même été sermonnée

Si l’Europe a rappelé sa bonne volonté vis-à-vis d’un de ses membres en difficulté, elle a aussi clairement expliqué qu’elle attendait du gouvernement grec un comportement plus prévisible, plus rationnel, et une communication moins intempestive. L’Europe a ensuite tancé vertement Aléxis Tsípras pour la manière dont il a traité la semaine passée les experts de la Commission européenne, parqués dans un hôtel excentré, harcelés par les médias et les manifestants, mais surtout sans accès aux comptes du ministère des Finances. Bref, après ces "réglages" les conditions semblent réunies pour un réchauffement de la relation entre la Grèce et l’Allemagne.

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