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A Londres, lourd silence aux abords du Parlement

Un épais silence régnait jeudi matin autour du Parlement de Westminster à Londres, toujours partiellement bouclé par la police. Au même moment, les parlementaires britanniques rendaient hommage aux victimes de l'attentat de mercredi.

D'ordinaire, ce quartier du coeur de Londres grouille d'hommes et de femmes pressant le pas pour rejoindre leurs bureaux. A cette masse de tailleurs et de costumes sombres s'ajoute la foule de touristes qui viennent chaque jour photographier la célèbre Big Ben.

Mais ce jeudi, un calme inhabituel règne. Le palais de Westminster est comme barricadé. Des policiers patrouillent armes au poing. La place du Parlement et Whitehall, la grande avenue qui la relie à Trafalgar Square, sont bouclées. Le pont de Westminster est fermé, les drapeaux sont en berne.

"Je passe tous les jours par le pont de Westminster. Il y a toujours beaucoup de monde mais ce matin, on comprend tout de suite qu'il s'est passé quelque chose de grave à cet endroit", confie à l'AFP Jason Llewelyn, un employé du gouvernement britannique.

"La nervosité est perceptible, c'est rassurant de voir autant de policiers", dit-il.

Aux abords de Westminster, seuls le ballet des hélicoptères survolant la zone et l'eau s'écoulant de la fontaine située à proximité du lieu de l'attaque viennent briser le silence de plomb.

Le London Eye, la grande roue surplombant le pont de Westminster, n'a pas encore rouvert.

Plus loin, devant les grilles du Palais de Westminster -- à l'endroit où l'assaillant a été abattu --, se dresse une tente bleue de la police scientifique.

Des enquêteurs continuent d'examiner la scène du crime, à proximité d'une ambulance.

Au sol, un morceau de mouchoir ensanglanté, sans doute là depuis la veille.

Avant l'attaque de mercredi, qui a fait trois morts et une quarantaine de blessés, Londres avait été épargnée ces dernières années par les attentats de grande ampleur. Mais les autorités n'avaient cessé de préparer l'opinion publique à une telle attaque, considérée comme inévitable.

Treize tentatives d'attentats avaient été déjouées depuis juin 2013 par les services de sécurité britannique.

- 'Continuer à vivre' -

"Nous sommes arrivés hier et avons appris la nouvelle sur internet. (...) Nous ne nous sentons pas en sécurité", explique Stephanie Scheider, une touriste allemande de 20 ans.

Par peur d'une autre attaque, elle et son amie n'iront pas à Buckingham Palace, la résidence de la reine, comme elles l'avaient prévu. "Mais c'est le seul endroit que nous éviterons", assure-t-elle.

Plus loin, Elodie et Mickael Pena, couple de touristes français, veulent relativiser.

"Le risque est partout, nous le savons car nous vivons à Paris", lâche Mickael. Mais "il ne faut pas s'arrêter à ca, il faut continuer à vivre normalement", dit-il.

Jemma Jackson, une infirmière pédiatrique britannique, refuse elle aussi de céder à la psychose.

"Je repense à ce qu'a dit Theresa May hier, et je pense qu'elle a raison de dire qu'il faut continuer à vivre comme avant, à ne pas avoir peur des autres", explique-t-elle à l'AFP.

"Les gens ont peut-être un peu peur, concède-t-elle, mais nous nous ne laisserons pas abattre".

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