Partager:
(Belga) Empêché de manifester lundi à Dresde par crainte d'attentat, le mouvement anti-islam allemand voyait affluer des milliers de personnes mercredi soir dans la ville voisine de Leipzig (est), face à des contre-manifestants nettement plus nombreux.
La liaison ferroviaire entre Dresde et Leipzig était cependant "fermée" après deux incendies survenus dans l'après-midi sur la voie ferrée, selon la police et la compagnie ferroviaire Deutsche Bahn, ce qui pourrait peser sur la participation aux différents cortèges. "Nous sommes le peuple ! " ("Wir sind das Volk ! "), scandait le cortège, reprenant l'allusion habituelle du mouvement aux manifestations spontanées qui avaient précédé la chute du Mur de Berlin fin 1989. Au milieu des drapeaux allemands brandis par la foule, on relevait des slogans hétéroclites allant de "Charlie Hebdo m'énerve", en français, à "Boycottage de la presse mensongère" et "25 ans de nouvelle dictature: République fédérale et Union européenne". Le cortège de "Legida" (Habitants de Leipzig contre l'islamisation de l'Occident) se présente comme une déclinaison locale du mouvement Pegida né à Dresde en octobre dernier, qui a rassemblé un nombre record de 25.000 manifestants le 12 janvier. Mais l'une des organisatrices de Pegida, Kathrin Oertel, devenue la principale figure du mouvement après la démission mercredi soir de son leader Lutz Bachmann, s'est distanciée de Legida sur la page Facebook du groupe. "Rien de ce qui sera dit ou exigé ce soir à Leipzig n'a été décidé avec nous. Cela peut s'avérer contre-productif pour la perception unitaire de notre mouvement', a-t-elle indiqué, disant envisager "une action en référé". Sur l'ensemble de la soirée, les autorités locales attendaient jusqu'à 100.000 personnes dans les rues de cette ville de 530.000 âmes, en comptabilisant les "40.000 citoyens minimum" revendiqués par Legida et les participants aux 19 contre-manifestations. Même en tenant compte du possible report des manifestants de Dresde, qui se sont vu interdire de manifester lundi en raison d'une menace d'attentat, un tel chiffre marquerait un gonflement spectaculaire pour le cortège de Leipzig. Pour sa première manifestation, il y a dix jours, Legida avait rassemblé 2 à 3.000 personnes, alors que les contre-manifestants étaient 30.000. Les organisateurs du défilé de Leipzig sont décrits par le patron des services locaux de renseignement comme "plus radicaux" que ceux de Dresde, dans une interview au quotidien Die Welt. Il s'agit notamment d'un avocat lié au parti néonazi NPD et d'un homme qui se présente comme un "spécialiste d'histoire militaire et contemporaine", en particulier du IIIe Reich. (Belga)
