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Birmingham au coeur de l'enquête après l'attentat de Londres

A Edgbaston, dans le sud-ouest de Birmingham, les habitants cherchent à comprendre comment leur quartier tranquille peut être lié à l'attentat de Londres. Dans la nuit de mercredi à jeudi, un raid policier a pris pour cible le numéro 172 de la Highley Road.

Aucun détail n'a été donné par les autorités sur l'appartement visé par cette opération et son lien avec l'attaque jihadiste survenue au coeur de Londres. Jeudi, la police a toutefois annoncé que son auteur était un Britannique de 52 ans, nommé Khalid Masood, qui vivait dernièrement dans les West Midlands, la région de Birmingham.

Habitant du quartier d'Edgbaston, Muhammed Ali, 20 ans, affirme être "sous le choc". "C'est effrayant", confie-t-il en ayant du mal à s'imaginer que l'un de ses voisins ait quoi que ce soit à voir avec l'attentat qui a fait la veille trois morts et une quarantaine de blessés.

Lucas Camoes, 23 ans, a vu des policiers armés bloquer la rue au moment du raid : "C'est un quartier très calme. Beaucoup d'étudiants de l'université (toute proche) vivent ici", lâche-t-il. "Je ne me sens pas en sécurité, je suis un peu parano".

Dans la nuit, la police a pénétré dans l'appartement situé au-dessus d'un restaurant iranien et d'une pizzeria. Les autorités ont arrêté en tout huit personnes à six endroits différents, sept à Birmingham --lors de trois opérations-- et une à Londres, toutes soupçonnées de préparer des actes terroristes.

Un témoin, employé d'un commerce voisin de l'appartement perquisitionné d'Hingley Road, a assuré à l'agence Press Association que "l'homme de Londres vivait ici".

Selon plusieurs médias britanniques, Khalid Masood vivait jusqu'en décembre à Winson Green, en périphérie de Birmingham. Son ancien domicile a également été perquisitionné.

Jeudi, un cordon policier empêchait l'accès à l'immeuble de briques d'Hingley Road, situé sur un large boulevard menant au centre-ville. Des policiers s'activaient à l'intérieur du logement, après avoir pris soin de baisser le store d'une fenêtre et de placer un carton devant une autre vitre.

Au pied de l'immeuble, deux officiers étaient postés devant l'étroite porte en bois menant à l'appartement du deuxième étage.

"Je suis le propriétaire de l'appartement mais il est géré par une agence. Je n'ai rien à voir avec les locataires", a expliqué à l'AFP un homme avant de relever le courrier et d'entrer dans le restaurant iranien.

- 'L'oeuvre du diable' -

Un autre élément de l'enquête avait également orienté vers Birmingham : le véhicule Hyundai utilisé pour faucher des passants sur le pont de Westminster mercredi a été loué à Solihull, en périphérie de Birmingham, a indiqué l'agence de location.

Jeudi en début d'après-midi, le groupe jihadiste Etat islamique a revendiqué l'attaque.

Peu avant, Muhammad Afzal, le président de la mosquée centrale de Birmingham, dont près d'un quart de la population est musulmane, avait vivement dénoncé l'attentat. "Peu importe qui est l'assaillant et quelles sont ses motivations, rien ne justifie d'enlever la vie à des innocents", a-t-il déclaré dans un communiqué.

"Nous appelons toutes les communautés à l'unité et au calme (....) et exhortons ceux qui auraient des sympathies pour les terroristes à faire leur examen de conscience et à comprendre que de tels actes sont l'oeuvre du diable et non l'oeuvre de personnes agissant au nom de Dieu".

Après les attentats de Bruxelles, survenus un an jour pour jour avant l'attaque de Londres, Birmingham avait déjà fait la Une des journaux.

La raison: Mohamed Abrini, "l'homme au chapeau" des attaques ayant frappé la capitale belge, également suspect-clé des tueries de Paris en novembre 2015, y avait séjourné l'été précédant ces attaques.

Trois semaines plus tard, quatre personnes avait été interpellées dans la ville pour leur implication dans la "préparation et l'instigation d'actes de terrorisme". Deux d'entre eux, un Britannique, Mohammed Ali Ahmed, et un Belge, Zakaria Boufassil, ont été reconnus coupables d'avoir remis à Abrini la somme de 3.000 livres (3.500 euros) en juillet 2015 et ont été condamnés en décembre à de la prison ferme.

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