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May dénonce la quête "obsessionnelle" des indépendantistes écossais

La Première ministre britannique Theresa May a dénoncé vendredi la quête "obsessionnelle" de l'indépendance par le gouvernement écossais, en cherchant à rassembler ses troupes, réunies en congrès à Cardiff au Pays de Galles avant le déclenchement imminent du Brexit.

La dirigeante conservatrice a défendu "l'union précieuse" de l'Angleterre, de l’Écosse, de l'Irlande du Nord et du Pays de Galles, tout en condamnant "le nationalisme obsessionnel et clivant" du parti indépendantiste au pouvoir en Écosse, le SNP.

"Il est clair que le seul objectif du SNP depuis juin dernier est d'utiliser le Brexit comme prétexte pour organiser un second référendum sur l'indépendance", a-t-elle lancé aux militants réunis dans la capitale galloise à l'issue d'une semaine qui l'a vu fragilisée.

L'appel lundi du gouvernement écossais à organiser un nouveau référendum, après l'échec de celui de septembre 2014, l'a obligée à défendre l'intégrité du Royaume, à l'approche de l'échéance historique du Brexit, pour le déclenchement duquel le parlement lui a donné son aval lundi.

Puis l'abandon d'une réforme clé de son budget annuel face à l'opposition bruyante de députés a suscité des interrogations sur sa capacité à mener les négociations complexes du Brexit.

"Sa position est bien plus faible que ne le suggèrent les sondages", a déclaré à l'AFP Tony Travers, professeur de sciences politiques à la London School of Economics.

Mme May est en tête de près de 20 points dans certaines enquêtes d'opinion, mais c'est en grande partie dû à la faiblesse et à la division du principal parti d'opposition, les travaillistes. Et sa majorité à la chambre des Communes est très serrée.

A Cardiff, les militants conservateurs ont salué son appel à l'unité nationale, exprimant également leur impatience de voir le Brexit débuter véritablement.

- 'Elle est au niveau' -

"Nous avons de bons atouts pour négocier, nous avons des priorités claires et je pense que nous pouvons obtenir ce que nous voulons", a affirmé Lewis Nicholas, un jeune militant gallois. "Et si ce n'est pas le cas, nous pouvons partir sans accord".

"Je pense qu'elle va réussir, je pense qu'elle peut le faire parce qu'elle est au niveau", a estimé quant à elle Cecilia Kadiri, une conservatrice de Londres.

Mme May avait déjà tenté de reprendre la main sur le dossier écossais jeudi en déclarant que ce n'était "pas le bon moment" pour organiser une nouvelle consultation sur l'indépendance.

A Aberdeen (nord de l’Écosse), Angus Robertson, chef des députés du SNP au parlement de Westminster, l'a accusée en retour d'"arrogance", lors du congrès de son parti qui s'est également ouvert vendredi.

"Qu'il n'y ait aucun doute là-dessus, l’Écosse aura son référendum et ses habitants pourront choisir", a-t-il ajouté.

Sur le Brexit, Mme May a promis un "programme ambitieux" au plan social et économique, avec en ligne de mire un "avenir meilleur" pour le Royaume-Uni.

Mais l'épisode du budget -qui a vu son ministre des Finances Philip Hammond contraint d'enterrer une hausse des cotisations sociales des travailleurs indépendants, de crainte de voir le plan rejeté par des députés conservateurs rebelles- a jeté le doute sur sa capacité à faire face aux négociations complexes qui l'attendent avec Bruxelles.

"Si les Tories peuvent rater un budget, comment vont-ils gérer le Brexit ?" s'est interrogé le magazine conservateur The Spectator. "Si le gouvernement de Theresa May cède sous la pression, alors ses adversaires dans les discussions du Brexit vont faire pression", a-t-il ajouté.

Pour Tony Travers, "il y a un risque que cette semaine n'ouvre la voie à une période où elle (Mme May, NDLR) va se faire balloter par des groupes de députés qui vont penser pouvoir obtenir tout ce qu'ils veulent".

Car même si le Brexit l'a emporté au référendum du 23 juin, les vieilles divisions sur l'Europe sont loin d'être éteintes au sein des conservateurs, entre les eurosceptiques qui veulent une coupure nette d'avec Bruxelles et les europhiles qui n'ont toujours pas digéré l'idée de sortir de l'UE.

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