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Charles Michel fatigué de l'attitude du gouvernement grec "qui repousse sans cesse le moment de prendre ses responsabilités"

La réunion des chefs d'Etat et de gouvernement mardi soir à Bruxelles servira d'abord à écouter ce que le Premier ministre grec Alexis Tsipras a à dire, a indiqué à son arrivée le Premier ministre belge Charles Michel, avouant toutefois "une forme de lassitude face à un gouvernement qui repousse sans cesse le moment de prendre ses responsabilités".

Les chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro, réunis mardi soir en sommet à Bruxelles, se retrouvent alors qu'un Eurogroupe, plus tôt dans la journée "n'a pas livré grand chose de productif ou d'intéressant", selon M. Michel. Le nouveau ministre grec des Finances, Euclide Tsakalotos, n'a pas présenté de nouvelles propositions à ses homologues de la zone euro, repoussant au sommet de mardi soir la discussion à ce sujet. "Nous attendons de M. Tsipras des propositions concrètes, précises, convaincantes", a commenté le chef du gouvernement belge. "Nous allons d'abord écouter ce qu'il a à dire". "Le devoir d'un Premier ministre est de prendre ses responsabilités", a insisté M. Michel, qui a avoué "une forme de lassitude face à un gouvernement qui repousse sans cesse le moment de prendre ses responsabilités".


"Pour faire un accord, il faut être deux"

"Pour faire un accord, il faut être deux", a-t-il rappelé. Sans réaction de la part des Grecs, il pourrait y avoir un risque de contamination à d'autres pays européens, a-t-il mis en garde. "S'il n'y a rien sur la table, c'est parce que le Premier ministre grec ne sait pas prendre de décision pour satisfaire la volonté de son peuple de rester dans la zone euro", a-t-il encore commenté.


Une réunion avec Merkel et Hollande

A son arrivée, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a aussi fait valoir que la solution pour une sortie de crise dépendait du Premier ministre grec Alexis Tsipras. Ce dernier ne s'est en revanche pas exprimé à son arrivée au rond-point Schuman. Il devait rencontrer en particulier le président français, François Hollande, et la chancelière allemande, Angela Merkel, avant la réunion des chefs d'Etat et de gouvernement.

Mme Merkel a marqué son attachement tant à la solidarité qu'aux réformes à son arrivée au sommet. Elle a admis que dans la foulée de l'expiration du second programme d'aide pour la Grèce mardi, et du non grec au référendum dimanche, il n'y avait pas encore de cadre de négociation pour un troisième programme d'aide au titre du Mécanisme européen de stabilité (ESM). La chancelière a encore ajouté qu'il ne s'agit plus de semaines mais de jour désormais pour trouver une issue.


"L'objectif est que la Grèce reste dans la zone euro mais elle doit proposer des réformes crédibles"

François Hollande a également mis l'accent sur la rapidité, "dans la semaine des décisions doivent être prises", ainsi que sur la solidarité et la responsabilité, "chacun doit faire son travail", a indiqué le président français. "L'objectif est que la Grèce reste dans la zone euro mais elle doit proposer des réformes crédibles", a-t-il ajouté. M. Hollande a confirmé que lors de la réunion de l'Eurogroupe préfigurant le sommet de la zone euro, les autorités grecques avaient "énoncé" des propositions de réformes, mais que celles-ci devaient encore être "complétées". A son arrivée, le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, s'est dit aussi très "sombre" à propos de la possibilité que les autorités grecques présentent rapidement de nouvelles propositions de réformes. "La seule solution est d'approfondir les réformes et de prendre des mesures difficiles", a-t-il ajouté.

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