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Crash A320: le patient travail des équipes pour retrouver la seconde boîte noire

Au sixième jour des recherches après le crash de la Germanwings, la deuxième boîte noire de l'avion était toujours introuvable, dimanche, malgré les efforts des gendarmes qui évoluent à flanc de montagne dans des conditions très difficiles.

"Il faut être sur place pour se rendre compte de ce que c'est. Il y a une turbine de l'avion qui a été projeté à 400 mètres au-dessus du lieu de l'impact", souffle un gendarme.

A flanc de montagne, avec des pentes comprises entre 40 et 60 degrés, et sur une zone de près de deux hectares où sont disséminés les débris d'un avion qui a été littéralement pulvérisé, retrouver la seconde boîte noire est un défi gigantesque.

Pourtant les équipes de recherches n'abdiquent pas.

Déjà, 78 ADN différents ont pu être isolés à partir des prélèvements biologiques retrouvés et vont être comparés avec ceux des familles.

"Autant sur la partie boite noire que sur la partie authentification pour retrouver des corps, les équipes sont très motivées", souligne d'ailleurs l'adjudant-chef Stéphane Laout, du peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Grenoble qui travaille sur la zone.

D'ici lundi soir, normalement, l'aménagement d'un chemin d'accès pour des véhicules tout terrain devrait faciliter l'évacuation des plus grosses pièces de carlingue, et éventuellement l'acheminement de matériel sur place.

Retrouver la seconde boîte noire, la fameuse FDR pour "Flight Data Recorder", qui enregistre toutes les données du vol (vitesse, altitude, trajectoire...), est "la priorité depuis le début", rappelle le capitaine Yves Naffrechoux du PGHM des Alpes-de-Haute-Provence.

"Elle est essentielle pour la suite de l'enquête mais on continue parallèlement - et de façon très attentive - le ramassage, la découverte des personnes pour qu'elles soient acheminées dans la vallée et identifiées", ajoute l'officier.

- 'Soulever le moindre morceau d'avion' -

Sur la zone où l'avion a percuté la montagne et où 150 personnes ont perdu la vie, les équipes chargées de l'enquête et celles de la collecte des restes humains essayent de travailler en bonne intelligence.

En tout, une cinquantaine de personnes travaillent quotidiennement là où a eu lieu le crash. Parmi elles, des enquêteurs qui n'ont pas nécessairement la maîtrise d'un terrain escarpé et qu'il faut donc accompagner : "ça met un peu plus de temps".

"Il y a des gens qui sont là spécifiquement pour faire de l'identification sur les corps et il y a des gens qui sont plus sur la partie enquête et sur la partie technique, pour retrouver cette boîte noire. Les zones de travail, à un moment donné, sont communes, donc on essaye de ne pas empiéter. C'est un travail collectif entre les différentes équipes", relève Stéphane Laout.

"Si elle n'a pas été complètement détériorée ou pulvérisée, la boite noire sera sous des déblais, des débris. Il faut travailler avec prudence et beaucoup de sérieux, de minutie. On ne peut enlever les pièces de l'avion sans qu'il y ait un corps. Donc dès qu'il y a un corps, on est obligé de prendre toutes les précautions pour l'emballer, le conditionner de la meilleure façon possible. Donc ça prend forcément du temps", complète le capitaine Naffrechoux.

Avec un avion projeté à plus de 700 km/heure contre la montagne, le choc a été terrible et la boîte noire d'un poids estimé à sept à dix kilogrammes, de couleur orange avec des bandes blanches réfléchissantes, et originellement protégée par un enveloppe blindée, "peut se retrouver encastrée", avance l'adjudant-chef Laout.

"Il y a un phénomène assez violent d'impact de l'avion contre la roche. Elle peut se retrouver aussi recouverte par des débris. Il faut soulever le moindre morceau d'avion, d'amas de terre, de bloc pour retrouver le moindre indice et cette boîte noire", continue-t-il.

Le hasard peut faciliter le travail des équipes, mais celles-ci se préparent à travailler encore de longs jours, voire des semaines sur place.

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