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De Guindos estime "très probable" un nouveau sauvetage de la Grèce

Le ministre de l'Economie espagnol a réaffirmé mercredi qu'il considérait comme "très probable" l'octroi d'un nouveau plan d'aide à la Grèce, "qui n'a pas accès aux marchés" pour se financer.

"Malheureusement, si la Grèce ne peut pas accéder aux marchés d'ici à juin, ce qui est très probable, nous devrons établir un nouvel accord avec la Grèce: nous pouvons l'appeler accord, pacte, programme, mais c'est ça", a déclaré Luis de Guindos lors d'un forum économique à Barcelone.

"Il s'agira d'une ligne de financement assortie de conditions, comme d'habitude", a-t-il souligné.

Ces nouvelles déclarations interviennent alors que Simone Boitelle, la porte-parole du président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijssebloem, a assuré mardi à l'AFP que les ministres des Finances de la zone euro, qui se réuniront lundi, "ne sont pas en train de discuter d'un troisième plan d'aide".

Le porte-parole du ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble a lui aussi mercredi démenti toutes discussions au niveau européen sur un tel troisième plan. "Nous ne nous occupons absolument pas" d'une telle hypothèse, a-t-il dit lors d'une conférence de presse régulière du gouvernement, et ce d'autant moins qu'"il y a un message clair en provenance d'Athènes" qu'une nouvelle aide "n'est pas souhaitée".

Il a affirmé "ne pas avoir connaissance" de spéculations autour des montants avancés par M. de Guindos.

Celui-ci avait déjà fait débat lundi en laissant entendre que des évaluations étaient en cours en Europe sur un éventuel troisième programme d'aide, dont la fourchette serait comprise entre 30 et 50 milliards d'euros.

Les partenaires de la Grèce ont consenti la semaine précédente à prolonger de quatre mois leur programme d'aide à la Grèce mais indiqué que les fonds dus à ce titre - quelque 7 milliards d'euros - ne seraient pas versés avant avril, date à laquelle ils veulent juger de l'avancée de réformes promises par le gouvernement d'Alexis Tsipras.

Athènes a déjà bénéficié depuis 2010 de deux programmes d'un montant total de 240 milliards d'euros, mais il paraît impossible que le pays soit en mesure de retourner se financer sur les marchés d'ici quelques mois.

"Il n'y a pas de démarche dans ce sens", a affirmé mercredi soir le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis à propos des spéculations sur un troisième plan d'aide.

"Celui qui sort des chiffres comme un lièvre de son chapeau n'a pas ma bénédiction", a ajouté le ministre invité par la Chambre de commerce franco-hellénique.

De telles supputations "sont aussi loin que possible de la vérité", a-t-il encore observé, précisant que tout dépendrait de la situation économique du pays en juin, liée à la "combinaison de trois facteurs": les investissements, le niveau d'excédent budgétaire primaire, les discussions avec les créanciers sur le plan de remboursement des précédents prêts.

Dans l'immédiat, des questions se posent sur la capacité financière de la Grèce à honorer ses échéances de remboursement du mois de mars, dont 1,5 milliard du FMI.

M. Varoufakis a indiqué qu'il espérait qu'une solution serait trouvée lors de la réunion des ministres des Finances de la zone euro prévue lundi à Bruxelles. Les créanciers de la Grèce ont suspendu à une évaluation des premières réformes du gouvernement le versement d'une dernière tranche de prêts.

Le ministre s'est dit "optimiste" en vue de ces nouvelles négociations, assurant qu'en cas de difficultés, la Grèce avait "une solution alternative" de financement, sans préciser laquelle.

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