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Demande de paternité d'une Belge envers l'ex-roi Juan Carlos: le ministère public espagnol a donné sa réponse

Le ministère public espagnol a demandé à la Cour suprême (Madrid) le rejet de la demande en reconnaissance de paternité introduite par la Belge Ingrid Sartiau qui visait l'ancien souverain Juan Carlos, a fait savoir mercredi l'agence de presse nationale EFE sur base de sources judiciaires. Les preuves accompagnant la plainte ont été jugées insuffisantes.

Le tribunal suprême espagnol avait accepté d'examiner une demande de recherche en paternité visant l'ancien roi Juan Carlos I, qui a abdiqué en juin 2014 au profit de son fils l'actuel Felipe VI, perdant son immunité. La demande émanait d'Ingrid Jeanne Sartiau, une Belge dont la mère était gouvernante. "On s'est assises à table et elle me l'a annoncé, avait-elle témoigné sur notre antenne en 2012. Je n'ai pas demandé beaucoup de détails car il est important que ça lui appartienne".


Un règne rempli de scandales

Il s'agit de la première action judiciaire visant Juan Carlos I, 77 ans dont les dernières années en tant que chef de l'Etat ont été ternies par les scandales. La chambre civile du tribunal "a accepté d'examiner une des demandes en reconnaissance de parternité visant Don Juan Carlos de Bourbon. Il s'agit de la demande d'Ingrid Jeanne Sartiau", de nationalité belge, avait déclaré à l'AFP une porte-parole du Tribunal suprême. Une autre demande, déposée par Alberto Sola Jimenez, a été rejetée, avait affirmé le tribunal.


Il était protégé quand il était roi...

"Nous ne faisons aucun commentaire", avait affirmé un porte-parole de la Maison Royale. En 2012, deux tribunaux civils avaient rejeté ces requêtes, au nom de l'article 56 de la Constitution, selon lequel "la personne du roi est inviolable et n'est pas sujette à responsabilité" devant la justice.


...mais ce n’est plus le cas !

Affaibli par les ennuis de santé, usé par les scandales, Juan Carlos, âgé de 77 ans, avait laissé le 18 juin 2014 la place à son fils, Felipe VI, nouveau roi d'Espagne âgé de 46 ans. En renoncant au trône, il avait par la même occasion perdu son inviolabilité. Il restait tout de même à l'écart de la justice ordinaire, grâce à l'adoption par le Parlement d'une loi lui conférant encore une certaine immunité, et prévoyant qu'il ne pouvait être jugé que par le Tribunal suprême.


Le roi Felipe veut donner une nouvelle image

Cette décision de la justice s’inscrivait aussi dans la volonté du roi Felipe VI de donner une image exemplaire de la monarchie. Lors de son premier discours, et encore lors de son discours de Noël, il avait affirmé que personne n’était au-dessus des lois. "Par ces mots, il vise sa sœur, dont le mari est mouillé dans des affaires de corruption, mais aussi tout simplement son père" affirme Patrick Weber, chroniqueur royal.


Juan Carlos, un souverain controversé

Les rumeurs liées à des enfants illégitimes du roi Juan Carlos ne datent pas d'hier. On a cité plusieurs paternités plus ou moins fantaisistes donc certaines concernent même des princesses de familles issues de la haute aristocratie, comme la maison de Savoie ou la maison d'Orléans. Il y a quelques années, un livre présentait le souverain comme le plus grand Don Juan du gotha, lui attribuant près de 1500 maîtresses. On a appris que le roi Juan Carlos et la reine Sofia faisait chambre à part depuis trente-cinq ans. Sans compter l'accident de chasse au Botswana qui a révélé sa relation avec une Allemande répondant au nom de Corinna. Homme volage, chasseur d'espèces en danger, père illégitime... la liste noire s'allonge pour un souverain qui était pourtant l'un des plus respectés de l'Europe royale.

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