Accueil Actu

Fiasco au pavillon belge de Milan: "C'est de l'esclavagisme ce qu'on a fait avec ces gens"

La crise au pavillon belge de l’exposition universelle de Milan fait encore parler d'elle. Cette semaine, la majorité des employés du bar et du restaurant ont choisi de tout arrêter et de rentrer en Belgique pour des questions d’indemnités de salaire. Toute la presse italienne en a parlé. Alors que ce pavillon belge était justement censé promouvoir l’image de notre pays.

Gros couac à l'exposition universelle de Milan. Une vingtaine de personnes, qui travaillaient pour l'exposition, dénoncent les conditions de salaire et de travail. Elles démissionnent et rentrent en Belgique moins de deux semaines seulement après l'inauguration. Une piètre image pour notre pays. "Là-bas, ce n'est plus le pavillon de la Belgique, c'est le pavillon du Bengladesh, juge Michel Henrion, spécialiste en média politique. Payer les gens 25 euros par jour, 300 euros pour les 12 jours qu'ils ont prestés en formation, on est un peu dans le délire".

Les produits servis ne sont pas toujours belges

Ce n'est pas le seul raté du pavillon, qui a coûté 13 millions d'euros à la Belgique. "On est censé servir du fromage belge et de la charcuterie belge. En fait, c'est italien, parce qu'ils n'ont pas réussi à faire passer à la frontière, avec les droits de douane etc. Quelle image on donne de ce pays?", s'est demandé Christian Carpentier, journaliste Sudpresse, sur le plateau de l'émission On Refait Le Monde.

Reste que les conditions imposées par l'Italie, ne facilitent pas non plus l'organisation sur le terrain, comme le précisait le chef de cuisine sur place, il y a une semaine. "L'approvisionnement des produits, en Italie, c'est compliqué, parce qu'ils ne veulent pas laisser entrer les produits qui viennent des pays. Donc pour le Waterzooi, on n'a pas vraiment les petites crevettes grises parce qu'elles arrivent surgelées, donc c'est dommage. Donc on a trouvé des petites crevettes de Sicile, sauvages très bonnes. On essaie de garder le produits, et la façon de le travailler, mais pas de congelé", avait dit Jean-Michel Bouvier, chef coq, à notre équipe envoyée sur place pour RTLINFO.

La direction sévèrement remise en question

"Le mobilier, qui n'est jamais arrivé, le chef, malade, qui s'en va. Quand vous avez une multitude de faits comme ceux-là et de gens qui partent en grève, c'est qu'il y a un problème de direction", a estimé Alain Raviart, expert en communication.

"C'est quasi de l'esclavagisme ce qu'on a fait avec ces gens là-bas"

Ces événements font tache, à l'heure où la Belgique tente d'attirer les investisseurs étrangers et de relancer son économie, comme avec la visite du Premier ministre cette semaine au Japon. "Ça fait vraiment mauvais genre d'accueillir des touristes auxquels on dit que le personne n'est pas là parce qu'il est en burn out, ou en grève parce qu'il est sous-payé ou parce qu'il n'a pas eu de contrat. C'est quasi de l'esclavagisme ce qu'on a fait avec ces gens là-bas", a conclu Christian Carpentier.

À la une

Sélectionné pour vous