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Hongrie: contesté dans la rue, Viktor Orban maintient le cap

Le Premier ministre Hongrois Viktor Orban, contesté dans la rue pour ses projets de loi visant les universités étrangères et les ONG, a estimé samedi que ces sujets étaient "secondaires" face au véritable "conflit", sur l'immigration.

Ce sujet devrait être l'enjeu de la campagne pour sa réélection en 2018.

"Nous vivons des temps où la politique internationale est un théâtre de conflit. L'immigration est au coeur de ce théâtre des conflits. L'Université Soros, la transparence des organisations internationales de lobbyisme ne sont que des conflits secondaires dans cette répétition générale de la campagne (pour les législatives de 2018)", estime le dirigeant conservateur dans un entretien au quotidien pro-gouvernemental Magyar Idok.

M. Orban a fait adopter la semaine dernière une loi visant les universités étrangères en Hongrie, qui pourrait entraîner la fermeture de l’Université d’Europe centrale (CEU) fondée par le financier et philanthrope américain d'origine hongroise George Soros. Une prochaine loi doit être votée pour renforcer le contrôle sur les ONG en leur imposant de déclarer leur financement provenant de l'étranger.

Ces initiatives ont déclenché le plus important mouvement de protestation contre le gouvernement Orban depuis son élection en 2010, avec des manifestations quasi quotidiennes, d'ampleur variable, à Budapest.

Une nouvelle manifestation a rassemblé samedi plusieurs milliers de personnes dans la capitale hongroise, a constaté un journaliste de l'AFP.

Au diapason avec le mot d'ordre du jour, "nous ne nous tairons pas", les manifestants se sont fait entendre avec force sifflets et percussions tout en exhibant des drapeaux européens. Beaucoup portaient également des affiches avec le slogan "Stoppons Orban" ou "Stoppons Moscou", détournant une campagne anti UE récemment lancée par le gouvernement sous le titre "Stoppons Bruxelles".

La plus importante manifestation avait rassemblé au moins 60.000 personnes dimanche dernier.

La Commission européenne, de nombreux responsables politiques et universitaires étrangers se sont également inquiétés des récentes décisions de M. Orban dont les arbitrages, depuis 2010, lui ont régulièrement valu des critiques internationales.

Le dirigeant souverainiste ne paraît pas s'en inquiéter, jugeant, dans l'interview, avoir déjà vu "à de nombreuses reprises dans le passé comment nos opposants bruyants finissent par abandonner et disparaître".

Il estime que ces opposants tentent actuellement de mobiliser en vue des élections de l'an prochain où son parti, le Fidesz, est favori pour décrocher une troisième majorité d'affilée.

L'enjeu de ce scrutin sera d'avoir "un Parlement servant soit les intérêts des Hongrois soit des intérêts étrangers", poursuit M. Orban.

A cet égard, il s'en prend à plusieurs reprises à George Soros, son bouc émissaire, qui "soutient l'immigration illégale" en payant "des organisations de lobbyisme international dissimulées en groupes de la société civile".

"Nous voulons protéger l'essence de l'Europe (...) nous ne voulons pas que les migrants nous submergent", ajoute le Premier ministre dont le gouvernement a pris depuis 2015 de nombreuses mesures administratives, de police et de justice contre les migrants.

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