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L'Europe a dépensé 1,7 milliard d'euros pour des études sur la sécurité: tout ça pour... pas grand-chose

Les milliards d'euros investis par l'Union européenne dans des recherches relatives à la sécurité n'ont produit que peu de résultats probants, ressort-il mercredi de l'enquête #SecurityForSale menée par plusieurs médias européens, dont le magazine Knack en Belgique.


Bientôt 3 milliards dépensés pour "des technologies innovantes"

Selon l'hebdomadaire, l'Europe a dépensé quelque 1,7 milliard d'euros au cours des dix dernières années pour des enquêtes portant sur la sécurité dans le cadre des programmes FP7 (2007-2013) et Horizon 2020 (2014-2020). D'ici 2020, le coût de ces projets devrait atteindre les trois milliards d'euros.

Leur objectif est de développer "des technologies innovantes ainsi que des instruments de diagnostic et de connaissance" pour répondre "à tous les types de menace et de défi pour la sécurité, tels la criminalité, le terrorisme et les situations d'urgence à grande échelle".


Des organisations belges ont reçu 73 millions

Les entreprises, universités, centres de recherches et autorités belges ont pris part à 161 des 458 projets de sécurité financés par la Commission européenne. Ils ont reçu au total quelque 73 millions d'euros pour ce faire.


De l'argent jeté par les fenêtres?

Sur les 123 projets terminés à l'heure actuelle, la moitié semble ne pas avoir permis de développer des technologies rendant l'Europe plus sûre, estime Knack. "Sans vouloir faire préjudice à l'intérêt scientifique: les millions d'euros investis avec l'argent du contribuable n'ont jusqu'à présent pas fourni de résultats probants. Beaucoup de papier, effectivement. Mais même pour ce qui concerne les publications scientifiques, les recherches européennes de sécurité n'ont rien apporté de grandiose", écrit l'hebdomadaire.

La KU Leuven est l'université européenne ayant contribué au plus de projets différents dans ce cadre. "Les chercheurs de l'université louvaniste ont reçu des financements pour 17 projets de sécurité dans le cadre de FP7 et de Horizon 2020 - pour un montant de près de 8 millions d'euros. (...) Ils ont ainsi collaboré avec des gros fabricants d'armes comme Thales, Finmeccanica et Airbus".

Rik Torfs, le recteur de la KUL, souligne dans le magazine que ses chercheurs ne "produisent pas d'armes" et que la plupart des projets menés par son université concernent des matières comme la protection de la vie privée. Le newsmagazine a promis de nouvelles révélations à ce sujet dans les prochains jours.

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