Accueil Actu

La CEDH se penche sur la négation du génocide arménien

(Belga) La Grande chambre de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a commencé mercredi à entendre les arguments d'un Turc condamné en Suisse pour négation du génocide arménien, et qui y voit une violation de sa liberté d'expression.

Il n'y a pas "un seul mot de haine, de ressentiment contre les Arméniens de ma part", a déclaré Dogu Perinçek en prenant la parole devant la Grande Chambre de la Cour européenne des droits de l'homme. Le nationaliste turc avait été condamné par la justice suisse en 2007 pour avoir qualifié le génocide arménien de "mensonge international". A Strasbourg, Dogu Perinçek a souligné qu'il a défendu son point de vue à Lausanne en 2007 sur des bases "scientifiques", en apportant des dizaines de kilos de documents. Selon lui, l'Etat ottoman n'a pas eu "l'intention de supprimer totalement la population arménienne". Si l'on n'est pas d'accord avec cette opinion, "il importe au droit de garantir la liberté d'expression", a dit M. Perinçek. En première instance en décembre 2013, la CEDH avait donné raison au requérant, l'homme politique turc Dogu Perinçek: elle avait estimé que la justice suisse, en le condamnant en 2007 à une amende pour discrimination raciale, avait violé sa liberté d'expression. Mais les autorités suisses ont demandé, et obtenu, que l'affaire soit à nouveau examinée à Strasbourg, cette fois par la Grande chambre de la CEDH. Celle-ci rendra sa décision - définitive - dans un délai non précisé, d'au moins plusieurs mois. L'audience de mercredi va permettre aux 17 juges de la Grande chambre d'entendre les arguments des uns et des autres, dont la Turquie et l'Arménie, tiers intervenants dans la procédure. La Turquie a toujours refusé d'admettre toute élimination planifiée, évoquant la mort d'environ 500.000 Arméniens (contre 1,5 million selon l'Arménie), qui s'étaient rangés du côté de son ennemie la Russie, lors de combats ou à cause de famines. Dans cette affaire, hautement symbolique alors que se prépare la commémoration du centenaire des événements de 1915, l'Arménie a choisi de se faire représenter à Strasbourg par une avocate connue au-delà des sphères du droit: Amal Alamuddin, épouse de la star hollywoodienne George Clooney. (Belga)

À la une

Sélectionné pour vous