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L'extrême-droite de retour au parlement allemand: qui sont-ils?

L'AfD a réalisé dimanche une percée historique en remportant 13,2% des suffrages, marquant le retour de l'extrême droite au sein du parlement allemand. La formation devrait glaner 98 sièges au Bundestag. Portrait d’un parti d’extrême-droite finalement classique : ils détestent tout le monde sauf eux-mêmes.

L'Alternative pour l'Allemagne (AfD), qui est appelée à devenir une des principales forces d'opposition dans le prochain parlement allemand, est le produit d'une histoire haute en couleurs. Depuis son avènement sur la scène politique allemande, l'AfD a déjà été au centre de plusieurs polémiques.


Europhobes

L'AfD s'est constitué lors du débat sur la crise de la dette grecque. Le parti viscéralement europhobe refusait alors que l'Allemagne renfloue les caisses du trésor public grec. En 2013, l'AfD avait failli entrer au Bundestag, mais avait échoué à quelques points du seuil électoral des 5%.


Anti-migrants

Le parti a ensuite vivoté jusqu'à ce que la crise migratoire éclate. La décision de la chancelière Merkel d'ouvrir les frontières aux réfugiés fuyant les guerres qui ravagent l'Afrique et le Moyen-Orient a revigoré l'AfD, qui a trouvé un sujet sur lequel appliquer son discours xénophobe et anti-migrants.


Contre le mémorial de l’Holocauste

Alors que la plupart de ses représentants sont des néophytes en politique, l'AfD a fait les titres des journaux par certaines déclarations maladroites. En janvier dernier, Björn Höcke s'est ainsi fait remarquer en attaquant la légitimité du mémorial de l'Holocauste à Berlin, qualifiant celui-ci de "monument de la honte". Il a aussi estimé devant les jeunes de son parti que les Allemands se flagellent avec leur passé, les transformant en "peuple brutalement conquis".


Appel au meurtre

Alexander Gauland, le numéro deux de la campagne électorale ayant pris fin hier, pourrait devoir répondre de racisme devant la justice, après avoir suggéré de "se débarrasser" d'une politicienne germano-turque. Aydan Ozoguz, une responsable gouvernementale, était coupable, selon M. Gauland, d'avoir déclaré qu'il n'existait pas de culture allemande spécifique au-delà du langage commun. Angela Merkel, qui ne réagit généralement pas aux sorties xénophobes de l'AfD, était alors sortie de sa réserve pour dénoncer ces "commentaires racistes".


Fans du nazisme

Alexander Gauland a aussi loué, pas plus tard que la semaine passée, les actes des soldats nazis pendant la Deuxième Guerre mondiale.


Racistes… mais pas pour le travail au noir !

Alice Weidel, l'égérie du parti d'extrême droite, est, elle, attaquée pour un mail raciste envoyé le 24 février 2013. Dans celui-ci, elle écrit que le gouvernement de Mme Merkel tente de "détruire la société bourgeoise de l'Allemagne en l'inondant d'Arabes, de tziganes et de Roms", et ajoute que le pays doit retrouver son "unité génétique". "Ces porcs (du gouvernement) ne sont rien d'autre que les marionnettes des vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale", poursuit-elle. Les caciques de l'AfD ont dénoncé des accusations mensongères, mais le destinataire du mail, un ancien proche de Mme Weidel, a déclaré sous serment que le courriel était authentique. A la même époque, Alice Weidel devait également se défendre d'avoir illégalement engagé une réfugiée syrienne comme femme de ménage.


Nationalistes

En juin dernier, plusieurs responsables se sont retrouvés au milieu d'une nouvelle polémique avec la retranscription d'une conversation en ligne regorgeant de messages nationalistes. Andre Poggenburg a ainsi employé l'expression "Deutschland den Deutschen" ("L'Allemagne aux Allemands"), une formule prisée de l'extrême droite.


Anti-médias

Un autre responsable soulignant quant à lui la nécessité de museler la presse une fois le parti au pouvoir. "Nous devons nous attaquer aux médias, sinon ce sera trop difficile. En prenant le pouvoir, nous devons mettre sur pied un comité qui contrôlera tous les journalistes et rédacteurs en chef. Des patrons devront être virés, et les médias contre le peuple supprimés."


Et maintenant ?

Jörg Meuthen, un des principaux responsables du parti, a déclaré sur le plateau de la ZDF que "la xénophobie et le racisme ne seront pas tolérés, car nous n'entretenons pas ce genre de position" …

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